Au delà de la météo, ce qu’il faut en 2009!

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Publié 13/01/2009 par Darnace Torou

Dans un article paru dans le forum du 4 avril 2006 intitulé «Météo: Deux poids, deux mesures», M. Paul-François Sylvestre se demandait pourquoi l’émission Matin Express (semaine) donnait des prévisions météorologiques de trois jours pour les villes du Québec et d’une journée seulement pour les villes des autres provinces.

Il n’y a aucune indication si une suite a été donnée à cette question tout à fait légitime d’un usager du service public desservi par une station régionale. En vérité, l’auditeur de Radio Toronto a des fois l’impression d’être ailleurs qu’à Toronto !

Un petit bémol, car toute personne honnête et de bonne foi ne saurait qu’apprécier la joyeuse équipe matinale de M. Frédéric Bisson, qui multiplie les recettes pour rendre agréables le réveil et la mise en train. On peut déjà, rien que dans cette rubrique, constater que l’essentiel semble ne se concentrer que sur la Belle Province, du bulletin météorologique à la revue de la presse en passant par les journaux nationaux de 6, 7, 8 et 9 heures !

Tout au long de la journée, le bulletin d’informations horaire reste généralement dominé par ce qui se passe, ou s’est passé, au Québec, du fait divers aux questions plus sérieuses, surtout par temps d’agitation politique ou de fièvre politique. Ce constat est identique à la télévision, qu’il s’agisse du Réseau de l’Information ou de la Société Radio Canada.

Il y a bien entendu des émissions fort intéressantes, comme celle passant de lundi à vendredi, dans la matinée sur la station régionale de Toronto. Elle est d’excellente facture, car elle met en débat des esprits brillants. Mais là encore, l’essentiel est concentré sur la Belle Province!
Sur un tout autre registre, il y a des émissions qui sont diffusées à des horaires très avancés, alors qu’elles présenteraient un intérêt certain pour le public francophone et francophile canadien en général. Ainsi en est-il de l’excellent Tam-tam Canada, «le magazine des nouveaux arrivants au Canada et de nos amis à l’étranger» comme l’indique le générique.

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Seulement, voilà! Le nouvel arrivant au Canada peut souffrir du décalage horaire au début de son séjour et se réjouir de cette aubaine qui lui donne espoir, mais une écoute quotidienne à 4 heures du matin pourrait s’avérer désastreux pour le chercheur d’emploi qu’il est. Surtout qu’il doit acquérir l’expérience canadienne!

On y apprend des choses qui seraient bénéfiques à l’auditeur ordinaire: des problèmes de reclassement des diplômés d’ici mais ayant un accent trop… bizarre ! Des histoires de nouveaux Canadiens qui ont réussi, en se «recyclant» dans des domaines auquel personne n’a pensé ou celle des Canadiens qui se sont engagés dans la lutte contre la pauvreté, aux côtés des populations africaines, etc.

Par ailleurs, en comparant les stations de langue anglaise et française, on est tout simplement frappé par la diversité d’accent sur les stations publiques de langue anglaise. À la télévision, on est surpris par les origines ethniques des personnes se succédant sur le petit écran, couvrant les thèmes variés: un véritable kaléidoscope. Et c’est cela aussi le visage ou, mieux, les voix et les visages de ce multiculturalisme dont se targue le Canada.

Réalité que l’on ne trouve pas encore, dans les stations radio et télévisons francophones. N’y a-t-il que de compétences secondaires dans les communautés francophones et surtout des minorités ethnoculturelles ?

Au fait, combien sont ces «minorités ethno» opérant dans le monde audiovisuel ? Trois, quatre ou cinq, dix? Il y a certainement une minorité visible marginale, techniquement compétente et politiquement représentative qui se pose certainement des questions dans notre Canada «multiculturel».

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Il est peut-être temps de s’interroger ensemble sur ce monde «multiculturel» dont on rêve et que l’on célèbre à la moindre occasion. Ce monde qui change, et qui doit aussi s’entendre et se voir, non comme curiosité sociologique mais comme contributeur intellectuel, acteur de notre lendemain commun! «Oui nous pouvons»… changer, comme dirait l’autre!

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