43 ans après être arrivé au Canada de Pierre Elliot-Trudeau avec sa soeur et ses parents réfugiés fuyant les persécutions en Ouganda, Arif Virani a fait son entrée ce mois-ci au Parlement en tant que nouvel élu de l’équipe libérale de Justin Trudeau pour Parkdale High Park.
Cet avocat musulman polyglotte, qui s’intéresse particulièrement au dossier actuel des 25 000 réfugiés syriens que le Canada veut accueillir d’ici la fin de l’hiver, était invité à raconter son histoire à la tribune du Club canadien de Toronto le 15 décembre.
Fait rare, plusieurs personnes faisaient la queue, à la fin du déjeuner-causerie mensuel à l’hôtel Royal Rork, pour s’entretenir avec le conférencier.
C’était la première fois, en 1972, quand le dictateur Idi Amin a donné 90 jours aux Ougandais d’origine asiatique pour quitter le pays, que le Canada acceptait d’accueillir une telle vague de 7000 réfugiés non européens. En 1968, il y avait eu les Tchécoslovaques et en 1956 les Hongrois, tous deux envahis par les Russes. «Comme pour les Syriens aujourd’hui, le Canada avait répondu à l’appel», dit-il fièrement.
Bébé de moins d’un an avec une soeur de 4 ans et des parents dans la vingtaine, Arif Virani a atterri à Montréal, mais la famille a déménagé à Toronto deux ans plus tard. Le jeune Arif a toutefois étudié à l’université McGill avant de compléter sa formation à l’Université de Toronto. Il est retourné plusieurs fois travailler à Montréal et a même passé six semaines en immersion française à Trois-Rivières.
Il a notamment oeuvré pour des ONG en Inde et pour le tribunal de l’ONU jugeant les crimes commis en 1994 au Rwanda.