Certains avaient pu la découvrir lors de son passage à la Francofête en juin dernier. Pour ceux qui l’avaient ratée, elle était de retour à Toronto, jeudi 30 octobre, sur la scène du Lula Lounge. Ce petit bout de femme juché sur des talons et vêtu d’un tailleur noir cache, derrière une naïveté toute relative, une voix chaude et puissante. Coup de coeur francophone, elle a littéralement ravi le public du Lula Lounge. À la sortie du concert, les propos reviennent unanimes: «Vraiment un très bon show».
La mécanique est bien huilée; accompagnée des mêmes musiciens depuis près d’un an, Andrea Lindsay a proposé au public torontois un concert sans fausses notes. Entre chansons douces et chansons plus énergiques, entre compositions et reprises, la jeune femme aux cheveux blonds parvient lors de chaque interprétation à surprendre le public.
Prise de passion pour la chanson française, Andrea se fait plaisir et arrange à sa manière des titres bien connus du répertoire francophone tels que Le poinçonneur des lilas de Gainsbourg ou Le tourbillon de la vie de l’actrice Jeanne Moreau. Maîtrisant bien le travail de reprise, Andrea chante même un titre en suédois.
Entre chaque interprétation, le jeune chanteuse dévoile des petits secrets de fabrication de ses chansons. «Je fais souvent la musique d’abord, ensuite je chante en yaourt dessus!» Si la plupart de ses chansons ont ainsi pris forme, elle s’était lancé le défi de mettre en musique un texte qu’elle appréciait: «J’ai donc pris un poème de Victor Hugo qui s’appelle Demain dès l’aube, et j’en ai fait une chanson.»
Un piano, une batterie, une contrebasse, un violoncelle accompagnent la voix et la guitare d’Andrea. Si la recette paraît simple, le résultat est cinglant d’efficacité. S’il est vrai qu’aujourd’hui, les musiques douces reviennent à la mode, Andrea fait parti des artistes qui savent apporter de la nouveauté, de la fraîcheur dans des modes souvent formatées. Appréciant des artistes comme Bénabar ou Vincent Delerme, Andrea Lindsay s’amuse que la mode «des chansons calmes et épurées» revienne puisque cela lui «correspond tout à fait.»