Jean Chrétien a raison: c’est à la police qu’il faut confier le mandat d’enquêter sur les affaires de corruption politique et de porter des accusations précises qui seront débattues devant un tribunal s’il y a lieu, pas à des enquêtes publiques dispendieuses qui tournent rapidement au cirque médiatique.
L’ancien Premier ministre libéral, éclaboussé par le scandale des commandites ressassé par l’enquête Gomery en 2005, qui a coûté l’élection de 2006 à son successeur Paul Martin, commentait récemment l’affaire des 300 000 $ en argent liquide remis par le lobbyiste allemand Karlheinz Schreiber à l’ancien Premier ministre conservateur Brian Mulroney en 1993 et 1994.
Outre la police, nos députés élus, qui sont membres de comités parlementaires touchant à toutes les activités gouvernementales, peuvent également choisir de se pencher sur des problèmes précis, entendre des témoins, examiner des documents, produire des rapports, faire des recommandations et en saisir la justice ou d’autres juridictions.
Comment parviendra-t-on à valoriser le travail de nos élus, à entretenir la confiance des citoyens envers nos institutions démocratiques, si les controverses ou les dossiers difficiles sont toujours confiés à des contractuels?
Toronto est déficitaire: on demande à un panel de gens d’affaires et d’universitaires d’examiner le budget. L’Ontario songe à réformer son système électoral: on crée une assemblée de citoyens «ordinaires» pour considérer les alternatives. Hérouxville interdit la lapidation: le Québec envoie deux philosophes en tournée chez les immigrants et les pure-laine…