A+ pour Olivia Chow, mais John Tory reste une «énigme»

Une quarantaine de candidats ont répondu au questionnaire de l’ACFO

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Publié 14/10/2014 par François Bergeron

John Tory, que la plupart des sondages désignent comme le prochain maire de Toronto, n’a pas répondu au questionnaire sur les enjeux francophones envoyé par l’ACFO Toronto à tous les candidats à la mairie et aux 44 postes de conseillers municipaux en vue du scrutin du 27 octobre.

Olivia Chow, elle, a répondu et a obtenu la note A+, ce qui indique que ses réponses ont pleinement satisfait le lobby politique des Franco-Torontois.

L’ACFO estime que «la communauté francophone d’ici a besoin d’élus qui connaissent bien nos organismes et dont le bureau puisse offrir des services en français», ainsi que d’un «mandat élargi pour le comité francophone du Conseil municipal, afin que notre voix soit entendue à l’hôtel de ville».

Doug et Rob Ford

Ces résultats ont été dévoilés le 7 octobre au Bistro 92 par le président de l’ACFO, Gilles Marchildon, et le professeur Alexandre Brassard, du campus Glendon de l’Université York, qui a conçu le questionnaire et analysé les réponses des candidats. L’événement, qui a rassemblé une vingtaine de personnes, participait ce soir-là à l’initiative 1000 Dinners visant à favoriser les discussions sur l’avenir de la métropole.

L’ACFO note que le candidat Doug Ford a non seulement ignoré le questionnaire, mais aussi qu’il présente «des politiques semblables à celles de son frère, responsable de l’abolition du Comité français de la Ville. Il n’a rien fait pour mériter la confiance des francophones.»

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À l’opposé, «Olivia Chow s’est donné la peine de répondre en français, de rencontrer le Conseil d’administration de l’ACFO-Toronto, et de répondre favorablement sur tous les enjeux».

«Mais ce n’est pas ici une prise de position officielle de l’ACFO pour Olivia Chow», précise M. Brassard, en entrevue à L’Express. «C’est d’abord un exercice d’information». L’ACFO souligne d’ailleurs l’évidence que «le fait français n’est pas le seul enjeu de la campagne».

Vote stratégique

John Tory est une «énigme», considère M. Brassard, puisqu’il n’a jamais été élu et qu’il n’a pas pris position ici. «Comme les sondages lui donnent l’avantage et que les questions identitaires lui ont déjà coûté une élection provinciale, il a peut-être évité de prendre des risques», tente-t-on d’expliquer charitablement.

L’ACFO-Toronto reconnaît que John Tory a les meilleures chances d’être élu, et donc de barrer la route à Doug Ford, mais elle estime que, du seul point de vue francophone, «il demande un chèque en blanc».

L’ACFO-Toronto sondait aussi les candidats sur: l’ajout de pages en français sur le site web de la ville; l’augmentation du financement municipal pour faciliter l’intégration des immigrants francophone; une contribution de la ville au projet de Maison de la francophonie; la création d’un programme pour les arts francophones au Toronto Arts Council; l’accélération le processus d’obtention des permis nécessaires pour la rénovation et la construction des écoles de langue française en pleine expansion.

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Eglinton/Lawrence

Huit candidats à la mairie (sur la soixantaine en lice) ont répondu au questionnaire de l’ACFO. Trente-six candidats à un poste d’échevin de quartier (sur près de 300) ont répondu, dont Thomas Gallezot dans le secteur Eglinton/Lawrence, qui axe sa campagne sur sa sensibilité française avec le slogan «a soupçon of French TOuch». Il fait d’ailleurs face à un autre francophone, Jean-Pierre Boutros, qui lui n’a pas répondu.

Selon l’ACFO-Toronto, Eglinton/Lawrence fait partie des «quartiers à surveiller», avec:

Parkdale-Highpark: candidate sortante francophile Sarah Doucette et candidat aspirant francophile parlant français Taras Kulish;

Davenport: une candidate sortante francophile (Ana Bailao) et un candidat aspirant parlant français et francophile (Alex Mazer);

Trinity-Spadina: quatre candidats francophiles dont l’une (Kat Shermack) parle aussi français;

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Toronto-Centre: candidate sortante francophile (Kristyn Wong-Tam) et candidat aspirant francophone (Pat Roberge). «Ce quartier est aussi le coeur institutionnel de la communauté franco-torontoise», indique l’ACFO, «puisqu’on y trouve l’Office des Affaires francophones, TFO, la Paroisse Sacré-Coeur, le Collège français». (Le Centre francophone vient toutefois de le quitter.)

Francophones et francophiles

Parmi les candidats ayant obtenu un A+, mentionnons le francophone Taras Kulish dans le quartier Parkdale/High Park, Kat Shermack dans Trinity Spadina, Somu Mondal à Scarborough/Rouge River et Jenn McKelvie à Scarborough East.

Luke Larocque, Greg Comeau, Russ Ford, Sarah Doucette, Thomas Gallezot, Ana Bailao, Daryl Christoff, Susan Tsai, Joe Mihevic, Kristyn Wong-Tam, Howard Bortenstein, Robert McDermott, Rajesh Shah et Jason Colterman ont obtenu la note A.

Le taux de réponse au questionnaire de l’ACFO-Toronto est de 13%, dont seulement 6 conseillers sortants. «Mais ce n’est pas si mal», assure M. Brassard, «compte tenu que c’est la première fois que l’ACFO faisait cet exercice» et que ce serait un taux de réponse comparable à celui d’un sondage semblable mené à Ottawa.

Traduction et comité

Parmi les répondants, 90% disent appuyer la traduction en français des plus importants documents municipaux touchant les services les plus essentiels, 89% appuient le maintien du sous-comité consultatif francophone et l’élargissement de son mandat.

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L’ACFO conclut que «d’un enjeu à l’autre, le degré d’appui des candidats varie significativement». Entre autres, «il semble plus difficile de convaincre les candidats que leur propre adjoint devrait pouvoir parler français».

M. Brassard se dit quelque peu surpris du haut taux d’appui en faveur de la traduction des documents, «qui impliquent des coûts importants», et il considère que ce ne sont pas tous les candidats qui comprennent bien la situation et les besoins des immigrants francophones et de nos conseils scolaires.

Mentionnons que le sondage de l’ACFO auprès des candidats municipaux a trouvé des échos dans la presse québécoise (La Presse, L’Actualité, quelques radios), mais pas dans la presse anglophone torontoise…

* * *
Le document de l’ACFO-Toronto sur les réponses des candidats

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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