L’ex-ministre des Affaires civiques et de l’Immigration et candidat à la chefferie du Parti libéral de l’Ontario, Charles Sousa, déposait, lundi 5 novembre, un rapport intitulé Une nouvelle orientation: Stratégie ontarienne en matière d’immigration. Destination privilégiée des immigrants depuis toujours, l’Ontario cherche à diversifier son immigration en favorisant les travailleurs qualifiés et pose un geste fort en visant 5% d’immigrants francophones, qui rejoint une recommandation émise par François Boileau, commissaire aux services en français, dans son dernier rapport annuel.
En 2011, l’Ontario a reçu 40% de tous les immigrants au Canada, sa plus faible proportion en 30 ans. De plus, le gouvernement fédéral ne permet à l’Ontario de choisir directement que 3,5% de ses immigrants et immigrantes économiques grâce à son Programme de désignation des candidats de la province, comparativement à une moyenne de 54 % pour les autres provinces.
Ce constat fait, l’Ontario revendique le droit de prendre les rênes de son immigration.
Pour Alain Ngouem, chargé de cours et chercheur associé au Centre de recherches en éducation franco-ontarienne (CREFO), cette stratégie est «une main tendue au fédéral pour pouvoir sélectionner ses propres immigrants».
L’Ontario souhaite hausser la proportion d’immigrants et d’immigrantes «économiques» jusqu’à 70% par rapport au niveau actuel de 52%, pour s’aligner sur la proportion d’immigrants économiques des autres provinces, notamment par le biais du Programme de nomination provincial.