Croisé au Dundas Square: un candidat à la chefferie libérale fédérale

Travailler pour le peuple et non pour les politiciens…

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 30/10/2012 par Guillaume Garcia

La course au leadership libéral fédéral semble se résumer à: Justin Trudeau peut-il répéter l’histoire et devenir, comme son père, le chef d’un parti libéral qui reprendrait du poil de la bête.

Pourtant d’autres candidats cherchent à exister, souvent à l’écart du brouhaha médiatique. C’est le cas d’Alex Burton. Procureur de la Couronne en Colombie-Britannique, au sein de l’unité de lutte contre le crime organisé, il traverse en ce moment le Canada d’Ouest en Est pour faire connaître sa candidature, se faire connaître et tenter de rassembler la base des sympathisants libéraux. Il se débrouille en français. Il était à Toronto mercredi dernier, lorsque l’Express l’a rencontré.

Mais qui est-il?

Père de famille, marié, ayant étudié le droit et la science politique, Alex Burton est né à Toronto, a vécu aux Pays-Bas et à New York avant de s’installer à Vancouver. Dynamique et ouvert, il distribuait des pamphlets pour sa campagne au leadership du Parti libéral fédéral au Dundas Square au moment de réaliser l’entrevue. S’il reconnaît n’avoir jamais occupé de charges électorales, il se défend de ne pas avoir d’expérience et cite en exemple Brian Mulroney et Elizabeth May, qui n’occupaient pas non plus de postes élus avant de prendre la direction de leurs partis.

«J’ai fait de la politique toute ma vie. Dans ma famille, on disait: nous devons contribuer à notre communauté pour faire des différences. »

Alex Burton met tout de suite en pratique cet adage, qui pourrait ressembler à «on n’est jamais mieux servi que par soi-même» et à l’âge de 10 ans, mène sa première campagne politique aux élections municipales de Toronto pour plus d’espaces verts dans les cours d’école.

Publicité

Il s’implique également tout au long de ses études, tout d’abord aux Pays-Bas, où il vit un an après avoir fini son secondaire, puis lors de son parcours universitaire en Nouvelle-Écosse, où il faisait partie de l’association des étudiants, jouait dans l’équipe universitaire de rugby et codirigeait le journal étudiant, la Dalhousie Gazette. Par la suite, il a participé à la fondation du journal des étudiants en droit (Appeal), de l’Université de Victoria.

Aujourd’hui, il est président de l’association de la circonscription de Vancouver Kingsway pour le Parti libéral du Canada, membre du conseil de l’Association du Centre communautaire Mount Pleasant, le programme de conseils juridiques fournis par les étudiants en droit (LSLAP) et a récemment terminé un mandat de cinq ans au sein du conseil d’administration de la Child Care Society à l’Hôtel de Ville de Vancouver.

Les débats et les négociations, il connaît

Sa candidature veut justement mettre en avant le fait que le Parti libéral fédéral doit se rapprocher de la base et sortir des «carrières» politiques. Selon lui, il faut remettre le peuple au centre des discussions.

Il décide de se lancer dans la course à la chefferie quand il apprend que le leader intérimaire, Bob Rae, ne compte pas se présenter lui-même à la course au leadership. «Je me suis demandé: Qui peut avoir une nouvelle approche? Et je n’ai pas vu cette personne.»

Conscient qu’il ne déclenchera pas de battage médiatique autour de sa candidature, Alex Burton se réjouit de la présence d’autres prétendants.

Publicité

«Les autres candidats apportent de l’attention au Parti libéral et on en a besoin. Mais je ne veux pas me laisser distraire par les autres candidats. J’ai une vision pour le Canada et un plan pour le Parti libéral.»

Justement, ce plan, détaillé sur son site internet de campagne, reste relativement vague et ne créera pas de dissensions, même au sein de tout le spectre politique. Redynamiser l’économie, rendre le Canada plus sécuritaire, remettre le peuple au cœur des problématiques, assurer une meilleure éducation et retrouver la place de médiateur du Canada sur la scène politique internationale. Cela peut paraître léger, mais que disent les autres candidats de plus concret?

Il faut garder en tête que le Parti libéral n’est plus l’opposition officielle, rôle qu’il a perdu au profit du NPD, et possède un chef intérimaire depuis plus d’un an et demi. Tout reste à reconstruire.

Quel plan?

Le plan d’Alex Burton s’articule autour de six axes majeurs: une société plus juste et sécuritaire; une réforme démocratique; le renouvellement de l’économie; notre place dans le monde; un Canada d’opportunités pour tous et reconstruire le Parti libéral dans chaque région du pays.

Pour le moment, le changement doit être dans les idées. «Si l’on veut un gouvernement qui reflète les principes de la démocratie, qui respecte les citoyens, il faut changer la culture de la politique», explique Alex Burton.

Publicité

Dans le périple qui l’aura amené de Vancouver à St-John, avant de repartir vers Vancouver, Alex Burton prend le temps de rencontrer les populations locales.

«C’est une partie du plan, pour écouter les habitants. C’est important pour le Parti libéral du Canada d’aller vers les petites communautés. Nous ne sommes plus l’opposition officielle, on a beaucoup de travail à faire pour rétablir notre crédibilité auprès des Canadiens. Les gens veulent un renouvellement du parti. Ils veulent un choix.

Interrogé sur sa propre crédibilité, Alex Burton indique que «si l’on veut voir des nouveaux visages en politique et des nouvelles approches, nous devons avoir de nouvelles personnes qui entrent en politique.» Avant d’ajouter: «Les gens ne veulent pas qu’un politicien soit seulement un politicien.»

Alex Burton demande à être jugé sur ses idées politiques et non sur son expérience, et il possède la certitude que les gens accepteront la candidature de quelqu’un de passionné.

Souhaitant revenir aux fondamentaux du Parti libéral, le candidat Alex Burton s’appuie sur les valeurs qui ont fait le succès du parti de Jean Chrétien, une économie forte, axée sur l’exportation, un volet social cohérent et une place de choix à la table des puissants de ce monde. Reste à voir si cela suffira pour aller défier l’ogre Trudeau et le fantôme de son père.

Publicité

La course au leadership commencera officiellement le 14 novembre prochain et la date imite pour les candidatures officielles a été fixée au 14 janvier 2013.

Alex Burton devra avoir rassembler 75 000$ et 300 signatures de membres du Parti libéral, dont au moins 100 dans trois provinces ou territoires différents.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur