Nos «héros silencieux»

Gérard Lévesque, Prix de la francophonie de l’Ontario

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Publié 02/10/2012 par Guillaume Garcia

Trois «activistes» de la cause francophone ont été récompensés par la ministre des Affaires francophones Madeleine Meilleur lors de la soirée des Prix de la francophonie 2012 qui se déroulait au Design Exchange de Toronto, le 25 septembre, Jour des Franco-ontariens. Le chroniqueur juridique de L’Express, Gérard Lévesque, a reçu le Prix francophone.

«Nous remercions trois personnes exceptionnelles, exemple de la vitalité de notre communauté», a lancé Madeleine Meilleur. Dans une ambiance sérieuse, mais décontractée, la cérémonie de remise des Prix a vu monter au podium trois Ontariens francophones et francophiles.

«Ces trois personnes sont engagées au-delà des exigences de leur profession et sont tous des passionnés de la francophonie», continue Mme Meilleur.

Gérard Lévesque reçoit le Prix francophone 2012, l’administrateur d’hôpital Alex Munter le Prix francophile, et la comédienne Danielle Blais, prix Jeune francophone.

Gérard Lévesque, avocat, notaire et chroniqueur, a fait de l’utilisation du français dans les cours de justice son cheval de bataille depuis près de 30 ans. «Il est déterminé et déterminant», indique Madeleine Meilleur.

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Une langue étrangère

«J’ai commencé à un moment où le français était une langue étrangère dans les tribunaux de l’Ontario», précise le natif d’Ottawa, qui est basé à Toronto, mais qui travaille aussi à Calgary.

«Aujourd’hui l’Alberta revit la même situation, mais avec la volonté politique en moins. Ce qu’on a réalisé en Ontario a nécessité un nombre incroyable de militants, de politiciens, de fonctionnaire pour faire des changements. En Alberta on retrouve les mêmes batailles qu’on a menées ici il y a 30 ans. Quand je suis arrivé là-bas je pensais que j’allais l’avoir facile, mais ça a été tout le contraire», raconte notre chroniqueur, très heureux de son prix.

Et oui, même si la loi est dans le camp des francophones, il arrive encore en Alberta que la note «foreign language spoken» soit inscrite dans le dossier lorsqu’une intervention est faite en français dans un tribunal. Gérard a encore bien du travail devant lui!

Services de qualité

Alex Munter, directeur de l’hôpital pour enfants de l’Est de l’Ontario, à Ottawa (le CHEO), s’est battu depuis son plus jeune âge pour le respect des francophones et la langue française.

L’ex-conseiller municipal d’Ottawa a remercié la ministre et le comité de sélection pour son prix avant de faire une belle tirade sur le français en Ontario. «Je me suis toujours battu pour que les francophones de ma région aient accès à des services en français de qualité. Mes parents m’ont appris qu’une langue c’est plus qu’un moyen de communication, c’est aussi une fenêtre ouverte sur le monde et une nouvelle façon de penser. Pour avoir eu accès à cette fenêtre, j’ai déjà eu mon prix!»

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Pour le plaisir

Le dernier prix de la soirée a été remis à Danielle Blais, employée du Centre franco-ontarien de folklore et personne très impliquée dans sa communauté.

Originaire de Hearst, Danielle Blais n’a pas pu cacher son émotion au moment de recevoir son prix. «C’est un honneur, mais les choses que je fais ce n’est pas pour être reconnue, mais pour le plaisir de le faire. Je sais l’importance de vivre en français et de garder sa communauté vivante ».

Et, le plus naturellement du monde, Danielle Blais a conclu son discours en s’adressant à Madeleine Meilleur: «Dans le Nord quand on est invité à un souper, on apporte quelque chose. J’ai fait du ketchup maison il y a pas longtemps donc j’ai ramené un pot de ketchup.» Madeleine Meilleur pourra se régaler!

Remis tous les deux ans depuis 2006, ces Prix de la francophonie reconnaissent le travail et l’implication de membres de la communauté francophone ou francophile qui permettent au français de toujours mieux se porter en Ontario.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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