Tenir les jeunes à l’écart des problèmes

Le gouvernement ontarien réagit aux dernières fusillades

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Publié 28/08/2012 par Guillaume Garcia

Offrir des emplois, sécuriser les quartiers «difficiles», augmenter le nombre d’intervenants, voilà quelques composantes du Plan d’action jeunesse que Queen’s Park a mis sur la table mercredi 22 août dernier, en réaction aux récentes fusillades de Toronto et pour empêcher la mainmise des «gangs de rue» dans certains quartiers de la ville.

Toronto a vécu un été chaotique avec au moins deux événements qui ont marqué la population: la fusillade du Centre Eaton le 2 juin, où deux hommes de 22 et 24 ans ont perdu la vie, suivie le 16 juillet par celle du barbecue communautaire de Scarborough, qui a fait deux morts, un homme de 23 ans et une adolescente de 14 ans, et 19 blessés. Trois autres fusillades faisant deux morts et quatre blessés ont éclaté dans les jours suivants.

«Le premier ministre a dit qu’il voulait un plan d’action dans les 30 jours», se souvient Madeleine Meilleur, ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels.

Faire le point sur les problèmes

Eric Hoskins, ministre des Services à l’enfance et à la jeunesse a recueilli, avec l’aide de Madeleine Meilleur, les témoignages de jeunes, de familles, de leaders communautaires, de policiers pour mettre en place un Plan d’action jeunesse de l’Ontario.

«Les témoignages ont beaucoup été recueillis à Toronto parce que le Plan résulte des fusillades qui ont eu lieu. On a invité des groupes à nous parler du problème et des solutions. Il y a aussi des gens qui ont demandé à nous rencontrer. Les témoignages viennent beaucoup de 13 quartiers fragiles de Toronto identifiés en 2004 », explique Madeleine Meilleur.

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Les consultations ont été menées avec «une grande ouverture d’esprit», assure la ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels.

«Les jeunes veulent vivre dans des endroits sécuritaires, avoir des activités, du travail. Pendant les consultations on a aussi eu des gens d’affaires qui sont venus dire qu’ils voulaient aider ces jeunes en leur offrant du travail.»

Le nerf de la guerre étant l’argent, le Plan d’action met l’accent sur l’emploi et promet l’élargissement des programmes d’emplois d’été pour les jeunes défavorisés. 4300 jeunes de 33 collectivités ontariennes ont bénéficié cette année des différents programmes d’emploi, que ce soit «Initiative expérience de travail dans les services policiers pour les jeunes» ou encore «Programme d’emploi pour les jeunes».

Le gouvernement de l’Ontario investira plus de 20 millions de $ supplémentaires et voit cela comme un investissement tant les économies réalisées dans le futur seront importantes.

Les programmes communautaires ayant fait leurs preuves bénéficieront aussi de financement additionnel grâce au Fonds perspective jeunesse. «On veut s’assurer que les programmes donnent des résultats», indique la ministre Madeleine Meilleur.

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«Quand on a mis des policiers dans les écoles des quartiers fragiles, ils ne font pas que du travail de policier. Ils font du travail communautaire. Les jeunes peuvent établir la relation avec le policier et ils n’auront pas peur d’appeler la police. »

Le rôle majeur de la prévention

Le gouvernement pourra aussi compter sur l’aide précieuse d’Alvin Curling spécialiste du sujet et co-auteur de «Examen des causes de violence chez les jeunes». Il a été nommé au poste de Conseiller stratégique sur les perspectives pour la jeunesse auprès du ministre Hoskins.

Madeleine Meilleur insiste aussi sur le volet préventif du Plan d’action qui devrait favoriser la formation au rôle parental. La province compte déjà 155 centres de formation au rôle parental et de littératie et le Plan d’action prévoit d’en ouvrir 17 de plus dans les quartiers à risque.

«Le Plan est axé sur Toronto, mais beaucoup de ces programmes vont cibler d’autres villes comme Sudbury, Windsor ou Ottawa. À Toronto le problème est aigu, mais d’autres communautés ont les mêmes défis», souligne la ministre.

Des programmes qui offrent des activités à la fin de l’école dans les quartiers défavorisés devraient aussi être élargis, le but étant de tenir les jeunes éloignés de la rue de toutes les manières possibles.
La rencontre entre le maire Rob Ford et Dalton McGuinty montrait que Queen’s Park prenait le sujet au sérieux et souhaitait endiguer la vague de violence rapidement, le Plan d’action jeunesse va dans le même sens.

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Toronto épicentre

«C’est sûr que c’est préoccupant (la violence extrême des derniers mois, ndlr), mais Toronto reste une ville très sécuritaire. On ne peut pas se comparer à Détroit, Chicago ou même Winnipeg. Tous les différents paliers de gouvernement, le provincial, les mairies, les écoles sont autour de la table. Il manque le fédéral encore. Ces problèmes ne se règlent pas seulement par le gouvernement, c’est tous ensemble en tirant dans la même direction qu’on pourra régler la situation», conclut Madeleine Meilleur.

Le plan d’action jeunesse de l’Ontario

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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