Au moment où le jury des prix Trille Or s’apprêtait à décerner à Anique Granger pas moins de quatre trophées (y compris celui de l’auteur-compositeur et de l’interprète féminine de l’année) lors du dernier gala célébrant la chanson francophone hors-Québec, les étudiants de Parlons chanson se penchaient sur un des titres les moins diffusés – mais les plus aboutis au niveau de l’écriture – de son plus récent album Aimer comme une émeute, en l’occurrence Main et Portage.
Anique s’est confiée à eux au sujet de cette chanson aigre-douce, que l’on reçoit comme une caresse du vent…
Main et Portage occupe un espace au carrefour de la géographie, de l’amour et de la mémoire. Le contenu semble trop personnel pour qu’il s’agisse d’un simple exercice de style. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse?
En fait, c’était un exercice de style au départ. J’ai commencé la chanson après une visite dans le sud de la Saskatchewan, à Willow Bunch, le village d’où viennent mes parents.
Je venais de faire un concert où on a dû mettre des bas sur les micros pour ne pas entendre le vent! Des bas blancs, sport, c’est tout ce qu’on avait, ça m’avait fait rire. Je pensais à combien j’aime le vent. C’est chez moi, c’est familier.