Un logis pour 20 femmes en situation de crise

La Maison d’hébergement pour femmes francophones

Jeanne Françoise Mouè
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Publié 15/05/2012 par Annik Chalifour

Le C.A. de la Maison d’hébergement pour femmes francophones du Grand Toronto vient d’annoncer la nomination de Jeanne Françoise Mouè comme directrice générale. «Il s’agit d’une étape déterminante dans l’avenir de la Maison et dans la mise en place des services que nous offrirons aux femmes francophones en situation de violence conjugale et familiale, ainsi qu’à leurs enfants», selon Nathalie Dufour-Séguin, présidente du C.A.

Jeanne Françoise Mouè succède à Julie Lassonde, directrice intérimaire de la Maison d’hébergement depuis août 2010. Mme Lassonde est maintenant chargée de superviser le projet de construction de la maison située dans l’est de Toronto.

Dès cet automne, la Maison d’hébergement planifie d’accueillir jusqu’à 20 femmes francophones et leurs enfants à la recherche d’un environnement sécuritaire en moment de crise.

«La maison comprendra 12 chambres de différentes tailles, des espaces de recueillement et de jeux, une salle d’exercice et une salle à manger commune, un espace de bureaux administratifs, des salles de réunion et de consultations individuelles», a détaillé Jeanne Françoise Mouè, contactée par L’Express.

Mentionnons que Toronto abrite plus d’une vingtaine de maisons d’hébergement anglophones. La Maison d’hébergement pour femmes francophones du Grand Toronto sera la première et la seule à offrir des services exclusivement en français dans la Ville Reine.

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Femme engagée

Diplômée en travail social de l’Université du Québec à Hull, Mme Mouè a œuvré pendant plusieurs années au sein d’organismes offrant des soutiens aux femmes victimes de violence.

Elle occupe, depuis 2009, la présidence du Conseil d’administration de l’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes. Femme engagée, Mme Mouè a également été membre fondatrice et présidente du Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones.

En 2006, elle assumait le poste de directrice générale au Centre Nova-Calas francophone de Prescott-Russell, un centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel en région rurale.

De 2004 à 2006, elle a dirigé le Centre Espoir Sophie à Ottawa et planifié son aménagement comme halte-accueil pour femmes marginalisées. De 1999 à 2002, elle a été conseillère auprès des femmes survivantes d’agressions sexuelles à Oasis Centre des femmes, à Toronto.

D’origine camerounaise, Mme Mouè vit en Ontario depuis 25 ans: «Depuis toutes ces années j’ai développé mon sens de l’appartenance à la communauté franco-ontarienne et pour cela je tiens à la préserver en contribuant mes efforts à la création de ressources qui répondent aux besoins des francophones en Ontario.»

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Fierté et détermination

Jeanne Françoise Mouè accueille ce nouveau projet communautaire avec fierté et détermination. «Je suis heureuse de contribuer au développement de la Maison d’hébergement pour servir les femmes qui viennent de quitter une relation empreinte de violence.»

«Je vais me joindre à une équipe dynamique de femmes convaincues de l’importance de la mise en place d’une ressource aussi indispensable pour notre communauté et le bien-être des femmes et leurs enfants.»

Mme Mouè se penchera sur certaines priorités dont la fin de la construction de la maison, la constitution d’une nouvelle équipe d’employés de 6-7 membres, l’élaboration des politiques internes, les relations avec les partenaires essentiels dont Oasis centre des femmes, la Ligne Fem’aide, le Centre francophone, et l’éducation auprès de la communauté.

«Pour réaliser ce grand projet et garantir des services de haute qualité, je compte bien mettre à profit mon rôle de rassembleur de forces, en mobilisant la communauté et tous nos partenaires», a réitéré la nouvelle directrice.

Besoins immenses

«Plus de 2000 femmes par année, dont nombre de francophones, ont peine à trouver un logement dans le Grand Toronto. Le logement social reste difficilement accessible», a souligné la nouvelle directrice de la Maison d’hébergement.

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«Les loyers sont trop souvent trop chers pour plusieurs femmes ayant besoin de se relocaliser rapidement parce qu’elles vivent une situation de crise qui menace leur sécurité et celle de leurs enfants.»

La Maison d’hébergement permettra donc à ces femmes de vivre dans un milieu paisible, tout en bénéficiant des services offerts par la maison incluant de l’aide pour trouver un logement à coût raisonnable, et effectuer d’autres démarches à caractère juridique, social, la recherche d’une école, d’un emploi.

«Nous planifions également d’offrir des services en français auprès des femmes francophones qui sont présentement hébergées du côté anglophone.»

Notons que le personnel d’accompagnement doit accomplir beaucoup plus de tâches du côté francophone dû au manque de ressources en français, alors que les femmes anglophones peuvent plus facilement accéder par elles-mêmes à toute une gamme de services en anglais.

«Toute cliente francophone en situation de crise pourra être hébergée chez nous qu’elle soit d’une situation financière aisée ou modeste, nouvelle immigrante ou née ici», de préciser Mme Mouè.

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La directrice estime que les résidentes pourront demeurer à la Maison de trois semaines à plusieurs mois, «le temps de s’adapter à leur nouvelle vie et de trouver les ressources nécessaires pour assurer leur autonomie en toute confiance et sûreté.»

www.mhff.ca

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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