La Fondation Lavoie réclame des soins de longue durée en français à Toronto

Lancement officiel le 20 mars

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Publié 13/03/2012 par François Bergeron

Le 20 mars prochain, Journée internationale de la Francophonie, la Fondation Hélène-Tremblay-Lavoie dévoilera officiellement ses activités à 19h30 dans l’amphithéâtre du foyer Bendale Acres, situé aux 2920 avenue Lawrence est, Toronto.

Nommée à la mémoire d’une résidente francophone de Toronto décédée en 2010 des suites de la maladie d’Alzheimer, la Fondation a récemment été créée par sa fille Sylvie Lavoie afin «d’aider à corriger un manque critique de services de soins de longue durée (SLD) pour les francophones du Grand Toronto».

«Au moment de leur vie où les francophones de la région du Grand Toronto sont les plus vulnérables, ils n’ont malheureusement peu ou pas accès à des services de soins de longue durée dans leur langue», ajoute Jean Roy, membre du conseil d’administration de la Fondation.

Centres d’accueil Héritage

Cela pourrait cependant commencer à changer si un projet des Centres d’accueil Héritage, qui opère une maison de retraite et divers services communautaires francophones au centre-ville, se concrétisait à Downsview, indique le directeur des CAH, Gérard Parent.

«Une unité de soins de longue durée est prévue dans ce nouveau développement qui comprendrait aussi des logements sociaux, des condos et un centre communautaire», dit-il. Les CAH et leurs partenaires pourraient confirmer la nouvelle «avant la fin mai», affirme M. Parent. Le projet lui-même pourrait être complété «d’ici cinq ans».

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Les CAH pourraient donc éventuellement profiter de l’appui de la Fondation Hélène-Tremblay-Lavoie, dont la principale activité sera de recueillir et redistribuer des fonds pour les SLD.

Plus de 20 000 des 100 000 francophones du Grand Toronto sont âgés de plus de 55 ans. Or, le pavillon Omer Deslauriers – un étage de 37 lits de la résidence Bendale Acres qui accueille présentement 5 patients francophones – est la seule institution offrant ce genre de service. «5 lits pour 100 000 francophones», martèle Sylvie Lavoie dans toutes ses réunions.

«Il est impensable que pour un nombre de francophones sensiblement semblable à la région d’Ottawa, la région du Grand Toronto, la métropole canadienne et la capitale de l’Ontario, ne possède présentement que 5 lits de SLD pour sa population francophone.»

Bilingues mais…

Bien sûr la plupart des Franco-Torontois sont bilingues, reconnaissent les dirigeants de la Fondation, mais «il est clairement démontré qu’une personne vieillissante et/ou atteinte d’un trouble cognitif tel que la démence ou la maladie d’Alzheimer, est sévèrement handicapée lorsqu’elle communique dans sa deuxième langue».

Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée (MSSLD) de l’Ontario subventionne présentement à travers l’Ontario 76 000 lits de SLD dans 630 foyers , lit-on dans un document de présentation de la Fondation signé par Jean Roy. La région du Grand Toronto comprend 160 de ces 630 foyers, mais «aucun de ces 160 foyers n’est adapté pour desservir la population francophone».

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La mission que s’est donnée la Fondation est de «contribuer à la disponibilité et à l’amélioration des services de soins de longue durée en français pour les adultes francophones en perte d’autonomie du sud de l’Ontario».

Le nouvel organisme veut notamment «créer un programme de sensibilisation aux services de santé en français», «faciliter l’accès à et le développement des services et programmes» et «recueillir des fonds pour supporter un projet d’immobilisation en vue de la construction éventuelle d’un premier centre de soins de longue durée».

Un centre par RLISS

La recherche d’une solution au problème interpelle les 5 RLISS (Réseaux locaux d’intégration des services de santé) couvrant le Grand Toronto, estime la Fondation. Naviguer à travers les méandres de ces bureaucraties est un défi, admet Sylvie Lavoie. Elle recommande que les 5 RLISS commencent par identifier dans chacun de leur territoire «au minimum un foyer de SLD où un nombre adéquat de lits seront disponibles pour les francophones».

«À plus long terme», précise Jean Roy, «il est souhaitable qu’au minimum un foyer de SLD francophone soit établi dans la région de Toronto et intégré à d’autres services tels qu’une maison de retraite francophone ainsi qu’un centre de santé communautaire où un continuum de services d’habitation et de soins pourrait être disponible.»

Les membres de la communauté francophone du Grand Toronto sont tous cordialement invités au lancement de la Fondation et de son site web:
www.fondationlavoie.ca

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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