Immigration: dépasser l’étape de l’intégration

Congrès du réseau de chercheurs Metropolis

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Publié 06/03/2012 par Annik Chalifour

Le 14e Congrès national de Metropolis, un réseau international de recherche comparative et d’élaboration de politiques, a réuni des experts de partout au pays pour discuter des futures politiques d’immigration sur l’orientation des enjeux dans la société canadienne, au Westin Harbour Castle, du 1er au 3 mars.

«L’immigration est un impératif économique pour l’Ontario» a souligné Charles Sousa, ministre ontarien des Affaires civiques et de l’Immigration, dans le cadre du Congrès de Metropolis, vendredi 2 mars.

«En matière d’immigration, notre gouvernement croit en une responsabilité partagée qui tirera le meilleur parti de toute la force de l’immigration. Je me réjouis à l’idée d’échanger avec les participants sur la façon dont nous pouvons, tous ensemble, améliorer l’avenir de l’Ontario«, a commenté le ministre Sousa.

Diane Farmer, professeur au département de Sociologie et d’étude de l’équité en éducation de l’Université de Toronto et directrice du Centre de recherche en éducation franco-ontarienne (CRÉFO) au sein du Ontario Institute for Studies in Education (OISE), a animé le lancement du pré-Congrès sur le thème de l’immigration francophone au Canada, mercredi 29 février.

Marché à relever

Mme Farmer a présenté le document d’analyse, «Vitalité des milieux, vitalité des parcours. Réflexions sur l’évolution de la recherche sur l’immigration francophone en milieu minoritaire», illustrant ses travaux effectués en collaboration avec Emanuel Da Silva du CRÉFO, au cours des six dernières années.

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La conférencière a souligné les principaux enjeux liés à l’immigration francophone en milieu minoritaire hors Québec, particulièrement dans les secteurs de l’accueil, de l’intégration économique et de l’insertion sociale.

Selon les recherches de Mme Farmer, les analystes s’entendent pour dire que la cible de 4,4 d’immigration francophone établie par «Le Plan stratégique pour favoriser l’immigration francophone en situation minoritaire», préparé par le Comité directeur Citoyenneté Immigration Canada – Communautés francophones en situation minoritaire et publié en 2006, ne sera vraisemblablement pas atteinte.

Le document rappelle que «si le nombre de francophones vivant à l’extérieur du Québec a augmenté, leur poids démographique a diminué entre 2001 et 2006. Tout semble prédire que les données pour la période 2006 -2011 iront dans le même sens.»

Cette tendance n’est pas une nouvelle. Cependant, «renverser cette donne sociopolitique par l’immigration serait en faire porter beaucoup sur les épaules des immigrants», selon l’analyse de Mme Farmer.

Services adaptés

Les francophones installés dans les centres urbains comme à Toronto, vivent également dans un milieu minoritaire, «ce qui pose aussi des défis majeurs en terme de structures d’accueil, de services à offrir, d’expertise à développer et de la grandeur du territoire à desservir», selon la conférencière.

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«Sur ce marché de l’immigration, les milieux francophones de plus petite taille sont confrontés à l’attrait des métropoles, modèle dominant quoique pas toujours performant.»

«Dans les plus grands centres comme dans les petits milieux, il s’agit de mettre en place des structures d’accueil adaptées au contexte et à la migration francophone.»

Mme Farmer a cité plusieurs enquêtes préalablement menées sur les structures d’accueil qui ont mis de l’avant la dimension collective des processus en jeu.

Ces études ont souligné «l’importance notamment des programmes de jumelage, la présence de personnel qualifié, l’offre de services adaptés, la priorité de l’appui à l’emploi, l’apprentissage de l’anglais, l’importance des collaborations locales, entre organismes et avec les municipalités.»

Priorité à l’emploi

En matière d’immigration francophone hors Québec, nombre de recherches sur l’intégration ont été réalisées en région un peu partout au pays. En Ontario, les études se sont surtout centrées sur le Nord et l’Est de la province, sans oublier les projets du CRÉFO.

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Bien que l’on comprenne l’importance de la mobilisation des savoirs au palier de la gouvernance communautaire en matière d’intégration sociale des immigrants, il semble que peu de recherches aient porté sur les défis spécifiquement liés au recrutement et à l’embauche des immigrants.

L’employabilité des nouveaux arrivants: une piste de recherche relative à l’insertion économique des immigrants qui mériterait l’attention, en vue de rendre nos politiques d’immigration pertinentes à notre nouvelle réalité démographique pour une prospérité durable.

«Il est tout-à-fait approprié que ce dialogue ait lieu à Toronto, une ville qui célèbre sa diversité et la considère comme un atout», déclarait Olivia Chow, députée de Trinity-Spadina, présente au congrès samedi 3 mars.

«Mais une ville dont le taux de pauvreté est également supérieur à la moyenne canadienne et qui compte un grand nombre d’immigrants vivant dans la pauvreté.»

www.metropolis2012.net

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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