Rapport Drummond: «Des opportunités à saisir par les francophones»

Réaction de François Boileau, commissaire aux services en français de l’Ontario

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 24/02/2012 par François Bergeron

François Boileau, appuie plusieurs recommandations présentées le 15 janvier dans le rapport de la Commission sur la réforme des services publics de l’Ontario présidée par l’économiste Don Drummond. Ce rapport «fait oeuvre utile, j’en suis convaincu», a-t-il confié à L’Express vendredi.

«Il existe de nombreux exemples d’organismes francophones qui offrent des services en français au nom du gouvernement de façon efficace et efficiente. Plusieurs sont même en mesure d’offrir des services dans les deux langues. Ils font partie de la solution recherchée par le gouvernement», a-t-il indiqué.

Le Centre francophone de Toronto, la Clé de la Baie à Penetanguishene, l’ACFO des Mille-Îles à Kingston et d’autres offrent déjà divers services publics (santé, emploi et intégration des immigrants notamment). Mais ça ne se fait pas systématiquement comme le souhaiterait Drummond.

Comme ce dernier, le commissaire aux services en français suggérait aussi, dans son dernier rapport annuel, «la création de centres multiservices en partenariat avec le gouvernement fédéral et certaines municipalités pour faciliter la prestation de services bilingues».

Ce serait là des solutions plus intéressantes, selon François Boileau, que la simple privatisation de services que l’on pourrait retrouver, par exemple, «dans un Canadian Tire, où on serait loin de l’offre active de services en français».

Publicité

Le rapport Drummond suggère également que des pouvoirs additionnels soient accordés au ministère de l’Éducation pour ordonner la vente d’écoles fermées ou d’autres locaux non utilisés pour les rendre disponibles à d’autres besoins. Le commissaire applaudit cette suggestion, car elle fait écho à une recommandation semblable qu’il avait présentée en juin dernier dans son rapport spécial sur la pénurie d’écoles de langue française dans la région du Grand Toronto.

Le commissaire voit également de bon œil l’idée que gouvernement reprenne en charge le secteur de la santé publique, notamment en donnant davantage de pouvoir aux Réseaux locaux d’intégration des soins de santé (RLISS), «car ces organismes travaillent déjà de concert avec les nouvelles Entités de planification des services de soins de santé en français».

Cette récupération de la santé publique serait aussi une bonne nouvelle pour les francophones parce qu’elle tomberait alors sous la Loi des services en français. Elle échappe présentement à la Loi parce qu’elle est cogérée par les municipalités.

«Nous allons rester vigilants pour nous assurer que les besoins de la communauté francophone soient pris en compte dans les décisions que prendra le gouvernement pour assainir les finances publiques», a déclaré le commissaire.

François Boileau avait déjà annoncé – entre autres devant la commission Drummond en décembre – son intention de s’opposer à «toute privatisation, abolition ou fusion de programme qui n’offre pas, au préalable, des garanties pour le maintien ou l’amélioration des services en français».

Publicité

Enfin, le commissaire exhorte la communauté francophone – centres communautaires, cliniques de santé, conseils scolaires – à s’impliquer dans la réforme des services publics en offrant des solutions pratiques au gouvernement qui doit réduire son train de vie.

Pour lire ou télécharger le rapport Drummond à partir du site du gouvernement de l’Ontario: www.fin.gov.on.ca/fr/reformcommission

Dans le Forum de L’Express: Pour une réingénierie de l’État ontarien

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur