Vous vous souvenez de Tanguy (le film), ce garçon de 28 ans que ses parents n’arrivent pas à convaincre de quitter le nid familial et voler de ses propres ailes? Si rien n’est fait pour modifier le «contrat social» de façon à réduire l’endettement de nos gouvernements qui plombent nos économies, nous risquons de voir nos enfants rester indéfiniment à la maison.
C’est la plus saisissante des corrélations présentées mardi dernier au Club canadien de Toronto par l’économiste et stratège en chef de la Banque nationale, Stéfane Marion, qui se livrait à son exercice annuel de prévisions économiques.
Le Club canadien pouvait difficilement trouver mieux: dans son édition de fin d’année, le magazine Bloomberg Markets a identifié Stéfane Marion comme le meilleur prévisionniste canadien!
Si M. Marion ne nous apprend rien en nous disant que la zone euro est en péril et que l’économie américaine n’est pas sortie du bois, en revanche il illustre la situation de nombreux commentaires pertinents et de graphiques édifiants – dont celui associant la faillite probable de certains pays au nombre de jeunes hommes habitant encore chez leurs parents.
En Grèce, pour prendre l’exemple le plus extrême, ce pays dont la «probabilité implicite de défaut souverain» est de 100% (c’est-à-dire qu’on est certain que la Grèce ne pourra pas rembourser ses dettes) est aussi le pays où plus de 60% des hommes de 18 à 34 ans habitent encore chez leurs parents.