Pédaler en hiver, quelle idée!

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Publié 24/01/2012 par Guillaume Garcia

Vous avez certainement remarqué la diminution croissante, depuis le mois de novembre, du nombre de cyclistes en centre-ville de Toronto. Pourtant, malgré le froid, la neige, la pluie et autres joyeuseries de l’hiver, certains cyclistes décident de braver les conditions et de pédaler tout l’hiver.

On estime à environ 10% le nombre de cyclistes qui utilisent leur vélo régulièrement l’hiver. Qui sont-ils et pourquoi choisissent-ils ce mode de transport et quels sont les pré-requis pour faire du vélo l’hiver? L’Express a enquêté sur ces «Winter warriors», comme ils aiment se décrire.

Cette matinée, il pleut à grosses gouttes lorsque Richard Anstett arrive au rendez-vous que nous lui avons donné dans un café de l’est de la ville. Vice-président du Toronto Bicycle Network, il explique utiliser son vélo tout l’hiver, qu’il vente, pleuve ou neige.

«Pendant l’hiver, il faut faire beaucoup plus attention. Il faut bien regarder par-dessus son épaule pour voir ce qui se passe derrière nous. Il faut également, bien sûr, être très vigilant aux rails des streetcars et rouler plus doucement que d’habitude. La neige tassée sur le bord des routes peut s’avérer très dangereuse pour les cyclistes. Les gens doivent se pratiquer avant d’être à l’aise l’hiver.»

Armé de gants, d’une veste et d’un surpantalon imperméable, Richard pense que faire du vélo l’hiver s’apprend avec «du temps et de l’expérience». Pour ce natif de Colombie Britannique, vivant à Toronto depuis 40 ans, la pluie n’est pas un problème.

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«Les clés sont la visibilité et la communication. On se doit d’être visible et surtout prévisible.» Même pour les voitures c’est plus dangereux l’hiver, les cyclistes ne doivent donc pas tenter le diable et changer de trajectoire rapidement. «Il faut, de plus, porter des vêtements à bandes réflectives et des lumières.»

Le Toronto Bicycle Network propose des cours de vélo d’hiver pour rendre les gens plus à l’aise dans le trafic. Parce qu’il faut bien se rappeller que faire du vélo est une chose, faire du vélo en ville en est une autre, de surcroît l’hiver.

«On leur apprend à être plus en confiance, à regarder par-dessus leur épaule de manière automatique et sécuritaire. On passe près d’une demi-journée à faire ça. C’est très important. Il faut savoir faire ça pour faire du vélo avec assurance.» Richard Anstett pense que la première chose qui rebute certains cyclistes à utiliser leur vélo pendant l’hiver est tout simplement l’idée de pédaler de nuit. Il faut jour tard et nuit tôt.

Toujours selon lui, les accidents ne surviennent pas forcément plus en hiver, vu le nombre limité de cyclistes et le fait que ce soit les plus endurcis qui osent sortir le bout de leur nez dans ces conditions.

Après avoir remis tout son équipement, Richard quitte le café et commence à pédaler sous une pluie battante.

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L’hiver n’a pas non plus eu raison des nouveaux cyclistes adeptes du Bixi, le système de location de vélo torontois. Brad Hubley a décidé de se mettre au Bixi voilà près de six mois et, apparemment, il ne changerait de mode de transport pour rien au monde!

Tout d’abord explique-t-il, «c’était un bon moyen de rejoindre mon objectif d’améliorer ma condition physique et durant les derniers six mois, j’ai économisé plus de 500 $ en frais de transport en commun.»

Brad parcourt environ 6 km aller-retour chaque jour, de la gare Union au Musée royal de l’Ontario. Il a déjà utilisé plus de 200 fois le Bixi et fait plus de 500 km.
«J’utilise le système de Bixi depuis l’été dernier et je prévois de faire du vélo tout l’hiver. Pour le moment, j’ai eu droit à un -26 et la semaine dernière à la première tempête de neige et ses routes glissantes.»

Coureur régulier, Brad indique ne pas avoir acheté de vêtements spéciaux pour l’hiver et mettre ceux de la course à pied. Il porte également une tuque et des gants, cela va de soi!

Selon lui, les vélos Bixi roulent assez bien sur routes glissantes, certainement aussi grâce à un poids conséquent.
Pendant la tempête de neige, Brad a «tout simplement roulé moins vite que d’habitude pour arriver en seul morceau au travail!»

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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