Le mouvement connu sous le nom de Coalition pour l’avenir du Québec, lancé il y a moins d’un an par l’ancien ministre péquiste François Legault et l’homme d’affaires Charles Sirois, est devenu officiellement la semaine dernière un parti politique, la Coalition Avenir Québec.
Ce nouveau parti, ni souverainiste, ni fédéraliste (car «ni le renouvellement du fédéralisme ni l’accession du Québec à la souveraineté ne sont possibles dans le contexte actuel ou dans un avenir prévisible», lit-on dans le Plan d’action de la CAQ), profite déjà de sondages d’intentions de vote surréalistes montrant qu’il déclasserait le Parti québécois de Pauline Marois et qu’il pourrait peut-être battre le gouvernement libéral de Jean Charest.
Des élections au Québec ne sont cependant prévues qu’à la fin de 2012 ou en 2013, ce qui représente une éternité en politique. La plupart des commentateurs restent prudents dans leurs pronostics, se bornant à constater la «volatilité» de l’électorat québécois, qui s’est d’abord manifestée aux élections fédérales du 2 mai dernier par la cuisante défaite du Bloc québécois aux mains du NPD.
Gauche ou droite?
On ne s’entend même pas sur l’enseigne – «gauche efficace» ou «droite éclairée» – où logerait la CAQ, ce qui ferait son affaire puisqu’elle affirme que les Québécois sont «divisés par les étiquettes», et qu’elle prétend vouloir «sortir des sentiers battus» malgré «le cynisme ambiant».
Des rumeurs de fusion ou d’annexion de l’ADQ (Action démocratique du Québec) de Gérard Deltell à la CAQ de François Legault vont bon train et suscitent d’ailleurs de nouvelles dissensions au sein de l’ancien parti de Mario Dumont, qui commençait tout juste à se remettre d’un congrès au leadership catastrophique, mais dont la situation financière resterait précaire.