«Le traducteur comme acteur social, recherche à surmonter les obstacles de communication entre cultures; il sert de médiateur culturel», déclarait l’ancienne journaliste devenue traductrice littéraire Patricia Dumas. Elle cite en exemple le traducteur et juriste François-Joseph Cugnet, ayant joué un rôle clé entourant la mise en vigueur de l’Acte de Québec, première loi constitutionnelle d’une colonie britannique adoptée par le Parlement de Londres en 1775.
Invitée récemment par la Société d’histoire de Toronto à l’Alliance française de Toronto, Mme Dumas rappelle qu’au cours des 12 ans suivant la signature du Traité de Paris (1763) qui cédait le Canada à la Grande-Bretagne, les nouveaux sujets britanniques de la Province de Québec étaient assujettis à des lois entièrement anglaises en vertu de la Proclamation royale du 7 octobre de la même année.
Toutes les relations officielles entre le gouvernement britannique et ses nouveaux sujets canadiens (dans la Province de Québec), passeraient dès lors par l’entremise de la traduction.
Le seigneur français et juriste François-Joseph Cugnet, établi dans la Ville de Québec à l’époque, fut le premier à être désigné par les Britanniques comme traducteur officiel des lois appliquées dans l’ancienne colonie française.
De ce fait, Cugnet a pris part aux débats liés à la traduction de l’Acte de Québec dont l’application a jeté les bases du système bijuridique canadien et la reconnaissance du caractère distinct des nouveaux sujets britanniques de la Province de Québec.