Deux enfants qui se chamaillent, avec un des deux qui reçoit un coup n’a rien d’un événement. Mais lorsque les parents s’en mêlent et en arrivent à une violence verbale qui surpasse la petite violence physique des enfants, voilà qui devient intéressant. Yasmina Reza, célèbre auteure française, s’est emparée du sujet dans sa pièce Le Dieu du carnage , en montrant comment deux familles qui se veulent civilisées et courtoises peuvent aller très loin dans l’hypocrisie et la violence verbale quand il s’agit de défendre sa progéniture. La pièce sera présentée au Théâtre français de Toronto du 19 octobre au 5 novembre prochains.
«Ce sont deux couples qui se rencontrent pour discuter d’une altercation parce qu’un enfant s’est fait casser deux dents. C’est très civilisé et au début ils veulent juste faire une déclaration, se rencontrer pour s’excuser et régler la chose.
Mais très rapidement on vire à la défensive et en tant que parent on veut protéger son enfant, on ne veut pas se sentir jugé», explique Colombe Demers, qui joue Véronique, la mère de l’enfant «battu».
Le Dieu du carnage s’amuse à jouer avec les nerfs des spectateurs, en ne marquant pas nettement le début du conflit entre parents, ce qui fait que l’on se demande toujours où a vraiment commencé la dispute, et surtout qui a commencé.
«Ce qui est intéressant, ce sont les prémisses. Le plaisir est justement de voir comment ça chemine et comment ça se résout, ou pas», poursuit Tara Nicodemo, Annette, la mère de l’enfant qui a tapé son camarade.