Waterfront: le conseil municipal rejette la vision des frères Ford

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Publié 20/09/2011 par Guillaume Garcia

Le Conseil municipal de Toronto a rejeté mercredi le projet de Dubai-sur-le-lac à l’embouchure de la rivière Don présenté deux semaines plus tôt au Comité exécutif par les frères Rob et Doug Ford. L’agence Waterfront Toronto reste donc responsable du développement des Port Lands, situés entre les rues Cherry et Leslie, au sud du Lakeshore.

Pour le moment ces terrains – divisés entre la Ville, le fédéral, le provincial, des propriétaires privés et des Agences de la Ville de Toronto – ressemblent à un énorme tas de ferraille et de béton qui, s’il n’est pas laissé à l’abandon, n’est pas utilisé à son plein potentiel.


«Grand comme le downtown» selon notre maire, Port Lands devait devenir un nouveau haut lieu de visite à Toronto selon le projet présenté le 6 septembre dernier par le conseiller Doug Ford. Des condos, un méga centre d’achats, un mono-rail, une grande roue, bref, du tape-à-l’oeil, qui a provoqué une levée de boucliers dans la population.

Cette opposition a effrayé jusqu’aux plus proches alliés du maire, qui a lui-même concédé la défaite en disant respecter la volonté populaire et s’en remettre aux plans actuels de Waterfront Toronto.

Ce plan de Waterfront Toronto doit créer une nouvelle communauté, entourée de parcs et de canaux où l’on pourrait se promener, ainsi qu’une usine de traitement des sols. Waterfront Toronto n’a pas de date butoir fixée pour la réalisation de tous ces travaux, mais on parle de 25 ans.

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Rob Ford explique avoir surtout voulu «accélérer» les choses. Le projet présenté le 6 septembre aurait été faisable en 10 ou 15 ans selon le maire, qui reprochait aussi à Waterfront Toronto de ne pas avoir tous les fonds disponibles pour faire les travaux.
 Mark Wilson, président du conseil de Waterfront Toronto, a cependant indiqué que l’agence serait en mesure de l’emprunter.


Outre la bataille qui s’est lancée avec l’agence responsable du réaménagement des berges du lac, Rob Ford risquait de se fâcher avec les élus de son propre camp, comme Jaye Robinson, Karen Stintz et John Parker, qui avaient affirmé qu’ils ne supporteront pas le projet dans son état actuel.


Un groupe de spécialistes de l’urbanisme ont qualifié le plan de Ford de «risqué» (voire désespéré) qui ferait rire de Toronto! Rob Ford ne pouvait même plus compter sur sa «Ford Nation», vu la baisse qu’il subit actuellement dans les sondages.


Avant de finir par capituler, le maire avait émis le souhait que Waterfront Toronto et lui discutent pour essayer de concilier les deux visions et prendre les bonnes idées de part et d’autre de l’échiquier.
 Sur le fond, l’idée est toujours d’établir une nouvelle communauté dynamique, proche de l’eau et respectant l’environnement, sur un espace pour le moment repoussant.


L’agence Waterfront Toronto est respectée dans son travail pour ses réussites le long d’Harbourfront, avec les «Waves» de Spadina et de Simcoe et Rees, ou encore Sugar Beach et Sherbourne Common plus récemment. Le plan de Waterfront Toronto pour les Port Lands compte 12 500 unités de condos, 500 000 pieds carrés d’espace commerciaux et de parcs autour de l’embouchure de la rivière Don.


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Les photos et vidéos de ce que pourrait devenir les Port Lands, selon Michael Van Valkenburgh Associates Inc, montrent la rivière Don qui deviendrait un élément clé de la revitalisation des Port Lands. Plus particulièrement, le canal Keating deviendrait navigable pour les canots et serait bordé de promenades. La rivière Don retrouverait également son lit initial, ce qui créerait deux canaux sur les Port Lands et les Lower Don Lands.


Financièrement, tout plan de revitalisation des Port lands coûtera cher, les sols étant extrêmement pollués par 100 ans d’industrie. 
Il faudra les assainir et le coût de l’opération sera très élevé. Mais si Toronto jouit un jour d’un Waterfront, ouvert aux Torontois, dynamique et couvert de parcs, nul doute que la Ville Reine aura gagné là un atout inestimable.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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