Le RPFO veut sauver les églises franco-ontariennes

«S’assurer que le patrimoine reste dans la communauté»

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Publié 06/09/2011 par Guillaume Garcia

En mai dernier, le regroupement des organismes du patrimoine franco-ontarien et la Société franco-ontarienne de généalogie fusionnaient pour donner naissance au RPFO, le Réseau du patrimoine franco-ontarien. Son nouveau président, Richard Saint-Georges a récemment publié un appel à la sauvegarde des églises franco-ontariennes et des offices en français.

À qui revient le rôle de financer l’entretient des édifices et comment obliger les diocèses à continuer d’offrir des services en français? Richard Saint-Georges tente d’apporter les réponses à ses questions.

Plusieurs communautés ont récemment vu leur église fermer, comme celles de Cornwall, Elliot Lake, Ottawa et Sudbury, rappelle Richard Saint-Georges, sans que les Franco-Ontariens ne se saisissent de la question, toujours selon le président du RPFO. «Les diocèses sont redevables à ces gens là, ils doivent considérer les offres des communautés», indique-t-il.

Déclin de la foi

Ce qui le chagrine, plus que le déclin de la foi catholique – il se décrit comme un catholique désabusé et dit que «depuis le début du deuxième millénaire de l’ère chrétienne», l’Église catholique est devenue plus préoccupée à sauver des sous que de sauver des âmes – vient de la perte patrimoniale des édifices et des objets s’y trouvant.

«Le rôle du RPFO est d’assurer que les bâtiments, les œuvres d’art restent dans leur communauté. C’est l’aspect patrimonial qui nous intéresse. Ensuite il y a la question de la langue.»

Dans sa lettre, l’ancien président de la SFOG écrit: «nous entendons de plus en plus des représentants diocésains: «Vous êtes bilingue et vous comprenez l’anglais… Allez dans une paroisse bilingue ou anglaise. Alors, si la tendance se maintient, même dans nos paroisses, nous ne pourrons éventuellement plus pratiquer dans NOTRE langue, le français.»

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Il s’émeut de cette perte de services en français «pour les fidèles qui ont une foi très forte». Si on sait que l’église est en perte de vitesse depuis bientôt deux générations, Richard St-Georges souhaite que l’institution fasse quelque chose pour garder ses fidèles francophones avant qu’il ne soit trop tard, pour le bonheur de tous.

L’Église, une affaire privée

La grande problématique vient du fait que l’État n’a plus rien à faire dans les affaires de l’Église, l’inverse étant aussi vrai, et qu’aucune loi n’oblige les diocèses à offrir des offices en français, «comme c’était le cas pour Montfort», rappelle le citoyen de Sturgeon Falls.

En tant qu’organisme défenseur du patrimoine franco-ontarien, le RPFO, par la voix de son président, ne pense pas qu’il soit possible de voir l’Ontario mettre son nez dans le problème, mais souhaite vivement que les communautés se prennent en main pour assurer la pérennité de leurs églises. «Il y a assez de gens privés qui peuvent rentabiliser les églises. Ils peuvent même acheter les offices aux diocèses.»

Richard Saint-Geoges espère maintenant que les personnes concernées fasse le premier pas pour ne pas voir disparaître un patrimoine franco-ontarien important.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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