Services en français en Ontario: les «tierces parties» devront s’y mettre

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Publié 28/06/2011 par Annik Chalifour

Les «tierces parties» qui offrent des services au nom du gouvernement de l’Ontario – Emploi Ontario, Ordre des infirmières et infirmiers, bureaux municipaux de santé, les centres TestauVolant et plusieurs autres – auront l’obligation de le faire en français, et ce, d’ici 2014.

C’est ce qu’a annoncé la ministre des Affaires francophones, Madeleine Meilleur, le 24 juin. Le gouvernement donne suite, ici, aux recommandations du commissaire aux services en français François Boileau.

On s’attendait auparavant à ce que les tierces parties oeuvrant pour le gouvernement assurent la prestation des services en français dans les 25 régions désignées francophones de la province, mais on s’en remettait à leur bonne volonté.

Selon le nouveau règlement, ces tierces parties ont trois ans pour s’assurer que le gouvernement respecte ses obligations en vertu de la Loi sur les services en français dans ces régions.

Les organismes et les ministères gouvernementaux devront donc passer en revue les ententes de services existantes et effectuer les changements pour se conformer au règlement.

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Mais il y a encore des défis, selon la ministre. «Si on veut parler des assises d’une minorité en transformation, il faut parler de l’immigration et des nouveaux arrivants francophones et francophiles», avait-elle rappelé à la tribune du Club canadien de Toronto le 21 juin.

Bien que le gouvernement ait pris la décision d’élargir la définition d’un francophone en Ontario, dans le but d’être plus inclusif, «je vois trop souvent des institutions francophones qui ne saisissent pas les opportunités de mieux intégrer les nouveaux arrivants».

«Et à l’inverse, des associations pour immigrants francophones, qui oeuvrent en marge des groupes franco-ontariens établis depuis longtemps», d’indiquer la ministre.

«Il faut travailler plus fort», dit-elle, «dans le but de favoriser une meilleure intégration de tous les francophones en Ontario. Qu’ils soient nés ici, nouvellement arrivés ou francophiles».

La ministre a référé, entre autres, à l’action exemplaire de l’AFO qui vise cette pleine intégration socio-économique. «Selon moi, la stabilité et la solidité de la francophonie en dépendent. Et bien évidemment, son avenir», a-t-elle insisté.

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Diffuseurs publics

«Là où c’est pertinent, je vise toujours à augmenter la gouvernance des francophones par les francophones pour les francophones», de réitérer la ministre.

Mme Meilleur s’est dite «très fière de voir TFO, aujourd’hui doté d’un conseil d’administration francophone, grandir en partenariat avec les industries culturelles du Québec, de la France, et avec plusieurs autres collectivités francophones dans l’ensemble du Canada».

«Mais TFO n’est pas Radio-Canada», a-t-elle ajouté. «Le rôle de notre diffuseur public, Radio-Canada, est essentiel pour garantir la représentation de la voix de tous les francophones minoritaires au pays, en milieu urbain comme en région ou dans une petite localité».

Une minorité doit saisir toutes les opportunités de diffuser qui elle est, ce qu’elle fait, et ce qu’elle anticipe d’accomplir, pour se solidifier et garantir sa pérennité.

Des élections le 6 octobre

Devant 220 personnes lors de ce dernier déjeuner de la saison du Club canadien, Madeleine Meilleur a dressé le bilan des contributions du gouvernement McGuinty à l’égard de la francophonie en Ontario: «Nous possédons de bonnes assises comme minorité, mais nous sommes également une minorité en transformation mise au défi», a commenté la ministre, rappelant subtilement que des élections provinciales sont prévues le 6 octobre prochain.

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La ministre a décrit l’action ontarienne pour promouvoir le patrimoine francophone comme «englobante, transformatrice et systémique de manière à outiller les Franco-Ontariens face à notre avenir collectif comme peuple».

«La francophonie de l’Ontario contemporaine avance dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’économie, l’éducation, l’environnement, des municipalités, des personnes âgées, du secteur juridique, des services sociaux et communautaires ou encore de l’immigration», de réitérer la conférencière.

L’Ontario est en train de transformer le paradigme qui régit l’avancement de sa communauté francophone et francophile, selon Mme Meilleur.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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