Le Commissariat aux services en français a publié récemment un rapport d’enquête sur un problème de communication survenu lors de la campagne de prévention de la grippe H1N1 de septembre 2009.
Le document, intitulé Rapport d’enquête – Dépliant unilingue anglais sur la grippe H1N1: des communications en voie de guérison, fait le bilan d’une situation qui a pénalisé les quelques 600 000 citoyens francophones de l’Ontario en matière d’information visant à protéger leur santé.
À l’époque, le commissaire François Boileau (photo ci-contre) reçoit des plaintes de la part des francophones et décide d’enquêter. La violation de la loi étant évidente, il entreprend de comprendre les mécanismes qui favorisent de telles violations et mauvais choix stratégiques. Depuis, le gouvernement a émis une directive obligatoire pour la communication en français de la part des ministères et des organismes affiliés. Le rapport traite également de l’application de cette directive et de ce qui peut encore être amélioré.
«Dès la réception de la première plainte, je me suis dit: OK, ce n’est pas la question de la violation de la loi, mais de savoir pourquoi. Les excuses fournies par les ministères n’étaient pas satisfaisantes et donc il fallait comprendre et aller au fond des choses», explique le commissaire aux services en français François Boileau. Le cas est malheureusement typique. En 2009, une vague de grippe H1N1 pourrait potentiellement frapper l’Ontario et le gouvernement décide d’envoyer un dépliant pour expliquer comment se protéger de la grippe. Le dépliant est unilingue en anglais. Des plaintes sont déposées au Commissariat des services en français. La violation de la loi sur les services en français ne fait aucun doute. Les francophones de l’Ontario sont laissés à l’écart de cette prévention.
Pas de listes de francophones
Le gouvernement indique qu’il ne possède pas de listes assez précises des foyers francophones en Ontario pour pouvoir organiser une campagne de prévention ciblée, que le temps presse, et que tout traduire pourrait faire exploser le budget. En somme, pour aller vite, laissons faire pour la version française du dépliant.