Alors? Vous avez joué au jeu des vingt erreurs que je vous proposais dans la précédente chronique? Il y a deux semaines, je reproduisais dans ces pages le texte d’une dictée que j’ai concoctée pour un événement à saveur littéraire. Puisque je ne pouvais vous faire subir l’épreuve de la dictée verbalement, je l’ai retranscrite en y ajoutant volontairement vingt fautes, histoire de vous permettre de jouer. Voici de nouveau le texte, avec les erreurs qui apparaissent en gras et qui sont corrigées entre parenthèses.
De drôles de voyageurs
Les mots sont d’éternels bourlingueurs. Depuis toujours, ils volent de bouche à oreille. Ils traversent les époques enchassés (enchâssés) dans des livres. De nos jours, ils voyagent à la vitesse de l’éclair à travers les courriels et les texto (textos), quoi qu’il (quoiqu’il) arrive qu’on les malmène pour faire plus court.
Quelques (Quelque) séduisants que soient les mots du français, ils rebutent parfois par leur complexité. La maîtrise de la langue de Molière nécessite un know-how, voir (voire) une maestria. Ce n’est pas tout que de maîtriser les mots; il importe de bien accorder les participes passés sur lesquels plus d’un trébuchent (trébuche). Il faut parfois déjouer l’orthographe de certains adjectifs frappés d’obsolescence. Il faut savoir conjuguer des verbes, continuement (continûment) ballottés (ballotés) à tous les modes et à tous les temps.
Autant d’embrouillaminis nous font presque oublier la longue ballade (balade) des mots, leur fascinante épopée ou leur exceptionnelle odyssée. Ils se sont transformés, se sont reproduits à travers les époques qui se sont succédées (succédé) jusqu’à nos jours. Les néologismes sont comme des nouveau-nés. Les anglicismes sont comme des visiteurs étrangers.