Les voyages forment… les profs!

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Publié 24/05/2011 par Annik Chalifour

Saviez-vous que grâce au programme «Éducation internationale» issu de partenariats entre ministères de l’Éducation de différents pays, les enseignants des paliers élémentaire et secondaire d’ici et d’ailleurs ont l’opportunité de vivre et travailler en milieu scolaire dans un autre pays durant un an? L’Express a rencontré Catherine Claude-Velan, enseignante de Genève, qui participe au programme cette année, en enseignant à l’école d’immersion John English du Toronto District School Board (TDSB) à Mimico.

«C’est d’abord un séjour exceptionnellement riche sur le plan humain», lance Catherine, jouissant d’une carrière en enseignement à Genève depuis 30 ans.

«Une façon unique de découvrir un pays et sa culture à travers son système d’éducation, mais aussi et surtout à travers les rencontres authentiques de tous les jours avec les gens du pays et les images d’une très belle nature.»

«La mise en situation aux niveaux personnel et professionnel dans un autre pays, nous pousse à remettre en question nos valeurs et mûrir, et ce, à n’importe quel âge!», affirme la cinquantenaire.

Échange d’écoles, de maisons et d’autos

Selon Catherine, de tels échanges internationaux devraient être possibles dans tous les secteurs d’emploi: «On acquiert une expérience inestimable qui permet d’élargir nos perspectives et de développer notre pensée critique.»

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Depuis août 2010, Catherine est installée avec deux de ses quatre enfants et une amie de la famille à Mississauga, dans la résidence d’une enseignante du TDSB, qui elle, est partie remplacer Catherine à l’école du Bois-des-Arts à Thônex, en banlieue de Genève, et vivre dans sa maison.

Les deux enseignantes continuent de percevoir les mêmes salaires et bénéfices que dans leur pays d’origine respectif, tout en profitant d’un logis meublé et d’une voiture dans le pays d’échange.

«Par contre, comme le niveau du coût de la vie est plus élevé en Suisse selon la Banque mondiale, je dois verser 400$ par mois à mon homologue ontarienne durant son séjour chez moi», explique Catherine.

L’anglais, un atout pour tous

L’école d’immersion John English accueille 800 jeunes, dont les 20 élèves de 1re année de la classe de Catherine, à qui elle enseigne toutes les matières en français. «Tout un nouveau défi pour moi, que de travailler dans un environnement anglophone au quotidien!», confie Catherine.

«D’enseigner à des petits dont la langue maternelle est l’anglais, d’échanger avec leurs parents et les collègues anglophones, toutes cultures confondues et incluant de nombreuses familles nouvelles arrivantes», détaille-t-elle.

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Le choix d’oeuvrer en milieu scolaire anglophone, afin de parfaire son anglais, s’est avéré fort judicieux pour l’enseignante genevoise: le curriculum des écoles de Genève inclura l’enseignement de l’anglais à compter de septembre 2012.

Pédagogies différentes

Préalablement à son expérience ontarienne, Catherine a participé au programme d’échanges internationaux d’enseignants entre la Suisse et le Québec en 2003, où elle a enseigné durant deux ans auprès d’une école de la Ville de Mascouche, au nord de Montréal.

«Ma perception de l’approche pédagogique au Québec diffère de celle de l’Ontario», commente Catherine. «Au Québec, il m’a semblé qu’on mettait plus d’emphase sur les projets d’école et le travail d’équipe.»

«Alors qu’ici, on semble tendre à favoriser une approche individuelle. Bien que les enseignants ontariens m’apparaissent ouverts et prêts à considérer l’approche de groupe», mentionne-t-elle.

«Faire vivre les choses»

«De façon générale, on semble faire davantage en matière d’arts visuels de théâtre et musique dans les écoles d’ici par rapport à l’Europe, où l’académique prévaut», ajoute Catherine.

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«L’approche pédagogique en Suisse se situe entre celles du Québec et de l’Ontario: les travaux scolaires d’équipe et individuels y sont encouragés», ajoute-t-elle.

«Et puis on court beaucoup plus ici, on fait tout à la course entre les pauses trop courtes. Alors que chez nous, c’est plus au ralenti, on prend le temps…»

Par ailleurs, l’enseignante précise qu’elle s’est adaptée en s’appuyant sur sa longue expérience professionnelle: «J’ai regardé le curriculum et je l’ai adapté avec ma façon de faire.»

Convaincue que l’apprentissage passe par une expérience de vie, Catherine choisit d’arrimer théorie et pratique: «Il faut faire vivre les choses aux élèves, pas juste leur donner du savoir.»

Expérience internationale

Le programme «Éducation internationale» permet aux enseignants d’aller vivre et travailler durant un an en Suisse, mais aussi en Australie ou aux États-Unis, en échangeant leur poste avec un homologue du pays d’échange.

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Pour obtenir plus de renseignements, veuillez consulter le site: www.ceef.ca

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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