Ce fut bref, même pas trois ans: du milieu de 2008 à la fin de 2010. On a déjà rattrapé, à l’échelle mondiale, les niveaux pré-récession de production industrielle et d’activité commerciale. Ce qui en fait l’une des crises les plus courtes de l’histoire, selon l’économiste en chef de la Banque nationale du Canada, Stéfane Marion, qui revenait la semaine dernière à la tribune du Club canadien de Toronto présenter, à l’aide de nombreux graphiques aussi éloquents que lui, son bilan 2010 et ses perspectives économiques 2011.
«Le graphique qui tue», comme on dirait à Tout le monde en parle, est cependant celui de l’emploi aux États-Unis, qui stagne par rapport à tous les autres indices, et notamment par rapport à la masse salariale, qui a presque retrouvé elle aussi son niveau du début 2008.
Autrement dit, la même masse salariale d’il y a deux ans se retrouve entre les mains d’un plus petit nombre de travailleurs, ce qui génère d’importantes inégalités sociales. Cela confère cependant à l’économie américaine un bon potentiel de croissance économique… quand tous ces chômeurs réintégreront l’économie productive.
Économies émergentes
L’autre constat intéressant de ce début de décennie est le rattrapage que sont en train d’effectuer les pays «émergents» (Chine, Inde, Brésil, etc.) par rapport aux pays de l’OCDE.
Pour la première fois, par exemple, il se vend maintenant plus de voitures particulières en Chine qu’aux États-Unis.