Alexander Neef, nommé directeur général de la Canadian Opera Company (COC) en juin 2008, est d’origine allemande. Son allocution au Club canadien de Toronto, mardi 14 décembre, était son premier discours en français. «Je dois les bases de mon français aux quatre années passées à l’Opéra de Paris de 2004-2008 et encore plus à mon épouse qui continue d’être mon meilleur professeur de français», dit-il.
Selon M. Neef, «la grande force de l’opéra réside dans l’intensité de l’émotion qui s’en dégage et qui ne se trouve pareil dans aucun autre genre d’art. Il est aussi important que cette expérience soit publique, partagée en société».
«L’intensité de l’opéra est d’abord évoquée par la musique et la force du chant, puis renforcée plus encore par les aspects dramatiques et visuels du spectacle», introduit M. Neef.
«Assembler les citoyens au théâtre, pour leur faire vivre une expérience émotionnelle ensemble et encourager une pensée critique était un point essentiel quand les Athéniens inventaient le théâtre vers 500 A.C., en même temps qu’ils établissaient les bases de leur démocratie», rappelle le conférencier.
«Pour les Grecs, la création d’art et la création d’une société représentaient les deux côtés de la même médaille: la fonction de l’art étant de donner aux citoyens des moyens pour une recherche approfondie sur la condition humaine, qui leur permettrait de mieux se comprendre et mieux vivre ensemble», poursuit M. Neef.