La journée internationale du créole

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 02/11/2010 par Annik Chalifour

À l’occasion de la journée internationale du créole, jeudi 28 octobre, le Festival Kompa Zouk Ontario (FKZO) a organisé une activité de réseautage au Collège Boréal, 22 rue College. L’événement visait à faire connaître ou redécouvrir la communauté créole de Toronto par un dialogue entre créolophones et créolophiles de la région.

«Nous avons convié la communauté torontoise pour créer des liens entre celle-ci et les cultures créoles à travers une exposition aux différentes facettes de la créolité», a commenté Marie Jennyne Mayard, présidente du FKZO.

Plusieurs membres connus de la communauté créole ont participé à l’événement dont, entre autres, Paul Comarmond, fondateur de la branche canadienne de l’Organisation internationale des Peuples Créoles (OIPC); Érézy, artiste slam d’origine haïtienne; Aiyisha Deseaux, chanteuse et danseuse de la Dominique; Marlène Thélusma-Rémy, professeure, écrivaine, artiste compositrice interprète.

La soirée était accompagnée de musique créole pour rendre hommage au chanteur Patrick Saint Éloi, récemment décédé, «dont la voix a contribué à sensibiliser le monde à la langue créole, la culture et la musique zouk», a mentionné Danielle Cantave, chargée des communications du FKZO.

Un buffet offert par Yves Supermarket, commerçant caribéen sis à Scarborough, proposait de savourer certains mets créoles, dont les pâtés au poulet et à la morue avec les boissons antillaises typiques.

Publicité

Nombreux parlers

«La journée internationale du créole souligne l’universalité de la culture créole; signifie aussi que les créoles veulent préserver leur héritage culturel et le partager; que les jeunes tiennent à célébrer la créolité et à affirmer leur appartenance à la culture créole», a souligné le Dr Éric Pierre, consul honoraire d’Haïti à Toronto.

«Une journée qui donne l’opportunité de faire connaître les créoles et leur façon de faire les choses. L’art de vivre à la créole qui se traduit, entre autres, à travers la langue, les contes, les traditions liées à la communication orale.»

«Sans oublier que l’histoire créole permet également de faire le lien avec la francophonie canadienne et du monde entier», a rappelé le Dr Pierre.

Notons qu’il existe de nombreux parlers créoles que l’on peut regrouper selon leur base lexicale: les bases française, portugaise et anglaise constituent les trois plus fréquentes. Les langues créoles à base lexicale française sont parlées entre autres à l’île Maurice, en Haïti, à la Guadeloupe, la Martinique, aux Seychelles et à la Réunion.

Sans géographie particulière

On retrouvait jeudi dernier, parmi les invités du FKZO, des Torontois d’origine créole issus de plusieurs pays insulaires situés dans les Caraïbes, les océans Indien et Atlantique: une fabuleuse diversité!

Publicité

Près d’une personne sur dix sur la planète habite une île, soit près de 600 millions d’individus: ces îles et ces archipels forment aujourd’hui près d’un quart des états souverains du monde.

«Elles offrent des sociétés et des espaces distincts dans un monde de plus en plus homogène et sans géographie particulière», selon M. Comarmond de l’OIPC.

Aujourd’hui, l’OIPC aspire à rassembler les peuples créoles et à valoriser leurs cultures: «un réel défi vu les enjeux géographiques et les différences culturelles qui persévèrent malgré une histoire commune».

Conférences et foire antillaise

Les prochaines activités du FKZO se dérouleront au cours du Mois de l’Histoire des Noirs, en février 2011. La communauté torontoise se verra offrir l’opportunité d’assister à une série de conférences, qui seront présentées à l’Université de Toronto, par nombre d’auteurs et écrivains créoles du Canada et des États-Unis.

Une méga foire des Antilles sera également organisée, visant à faire apprécier le monde créole par le biais d’expositions d’arts et de gastronomie.

Publicité

Le FKZO s’affaire à promouvoir la culture créole et ses artistes locaux et internationaux par l’entremise de manifestations culturelles.

«Nous sommes également une référence en Ontario en ce qui a trait à l’intégration des nouveaux arrivants créoles au patrimoine culturel canadien», d’ajouter Jennyne Mayard.

Rappelons que le FKZO a réalisé avec succès la première édition de son festival kompa zouk à Toronto l’été dernier et dédié à Haïti.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur