Lorsque Kyle Freeman décide d’aller donner son sang en 2002, il ne dit pas qu’il a eu des relations sexuelles avec d’autres hommes et le prélèvement est fait. Mais son sang est testé positif à la syphilis et la Société canadienne du sang le poursuit en justice. La Cour supérieure de l’Ontario a rendu un jugement le 9 septembre dernier en faveur de la Société canadienne du sang. Les associations gaies sont mécontentes.
Kyle Freeman comptait sur ce jugement pour montrer que la Société bafouait la Charte des Droits et Libertés en faisant de la discrimination envers les homosexuels qui souhaitaient donner leur sang. En effet, si un homme a eu des relations sexuelles avec une personne du même sexe depuis 1977, il ne peut pas donner son sang.
«Cela nous inquiète quant à l’implication possible des agences gouvernementales de se conformer à la Charte», de commenter Gilles Marchildon, directeur des programmes à Action positive à Toronto.
Selon Kyle Freeman, la Société canadienne du sang devrait être considérée comme une agence gouvernementale, ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent.
Pour Gilles Marchildon, si la Société veut «démontrer une ouverture d’esprit, elle devrait revoir la question (de refuser les dons de sang de personnes qui ont eu des relations sexuelles avec des hommes depuis 1977, ndlr) pour que les personnes qui ne sont pas à risque puissent donner leur sang. On avait proposé il y a quelques années de rabaisser la période à une seule année.»