Fête de la bière: les grandes compagnies imposent leur loi

Même si cela n’équivaudra jamais à ce qui peut exister en Allemagne, la fête de la bière de Toronto a au moins le mérite d’exister. C’est, pour les brasseries locales de l’Ontario, un moyen efficace de se faire connaître à la population et de leur amener des goûts nouveaux au palais. Si les traditionnelles compagnies de bières sont venues présenter leurs produits, le public semblait plébisciter les petites brasseries qui se débattent pour exister dans une province où les grandes marques font la loi.

Une fois les portes d’entrée franchies, vous voilà munis d’un plan et d’un verre en plastique pouvant contenir huit onces de bière.

Autant dire qu’à première vue on se dit qu’on ne vient pas là pour rouler sous la table surtout lorsqu’on découvre le prix du verre. 2 $ le verre plein, à payer en jetons achetés dès l’entrée, un jeton valant un dollar.

La fête se déroulant à Exhibition Place, il faut noter qu’une bonne partie du public est venue en voiture, ce qui fait se poser la question du choix de l’emplacement pour un tel festival.

Une fois le tour de l’espace du festival terminé, il faut choisir par quel kiosque commencer. 60 brasseries différentes offrent près de 120 bières allant de la blanche à la stout la plus foncée, il va falloir être judicieux!

Les grandes marques comme Steam Whistle, Budweiser (dont on se demande vraiment ce qu’elle fait dans un festival de bières), Alexander Keith, Moosehead, Stella Artois, Coors et Canadian peuvent déployer les grands moyens, ce ne sont pas les reines du soir. Plus le kiosque est sans allure, plus la foule semble s’y presser.

C’est ainsi que l’on découvre une bière brassée à Guelph, dont le kiosque est reconnaissable aux énormes drapeaux qui ornent son décor.

Au détour du dédale de brasseries, le connaisseur peut dénicher un kiosque de bières belges dont la Chimay, la Duvel et quelques oiseaux rares dans les Beerstores de Toronto.

Le patron a longtemps été commercial pour une entreprise qui importait ce type de bières et explique leur non–présence sur le marché Ontarien par la simple et bonne raison que les gens n’aiment pas ça! Adieu la Triple Karmelite!

On peut d’ailleurs se demander si un tel festival ne bénéficierait pas d’une ouverture plus large à l’étranger. 120 bières différentes, cela semble beaucoup, mais c’est bien peu pour un festival.

Un bar comme le BierMarkt propose un nombre de choix similaires tout au long de l’année, et de bien meilleure qualité, tout comme le Volo près de Yonge et Wellesley.

La réputation canadienne de gros buveurs de bière n’est plus à faire mais on peut rester surpris par le choix des organisateurs du festival de proposer des grandes marques connues comme découverte.

Quel intérêt y a-t-il de payer cher l’entrée d’un festival de la bière pour aller boire de la Canadienne?

Plusieurs festivaliers croisés dans la file de kiosques semblaient regretter eux aussi ces choix bizarres de sélection des marques.

Le festival a réservé quelques belles surprises comme la Mills style Belge, une blanche, très semblable a une Blanche de Chambly et une Stout de St Ambroise, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à du café.

Reste qu’on ne peut que critiquer la non-présence, ou à très faible échelle de bières québécoises, ou européennes ou d’ailleurs en fait!

Un festival à l’image du choix de bières que les Ontariens peuvent avoir, Ontariennes, Américaines, étrangères très connues, mais peu de microbrasseries. Il serait grand temps que l’Ontario offre à ces citoyens un vrai choix de bières et cela passera forcément par le démantèlement du système de Beerstore géré par les grandes marques.

Le festivals e déroulait du jeudi 5 août au dimanche 8.