Finaliste du prix littéraire Charles Taylor pour sa biographie de René Lévesque, l’écrivain franco-ontarien Daniel Poliquin s’amuse de retrouver parmi ses concurrents l’auteur d’une biographie sur Pierre Elliott Trudeau. Il n’en fallait pas moins pour que l’entrevue dérive dans tous les sens, s’éloignant de son sujet initial qui était le prix littéraire. Rencontre atypique avec un auteur qui n’a pas sa langue dans sa poche.
Tous les critiques littéraires sont unanimes, la biographie de René Lévesque par Daniel Poliquin ne rentre pas dans les canons de l’exercice. Nous avons ici à faire à une biographie écrite par un romancier, qui explique voir des personnages en lieu et place d’hommes politiques, et du théâtre dans leurs interventions. Il raconte donc ce qu’il voit.
Ensuite, l’objectivité peut laisser à désirer, «j’aime le gars et ça paraît», lance Daniel Poliquin.
Paru en anglais et en français, deux versions qui ne sont d’ailleurs pas des traductions exactes l’une de l’autre, le livre a reçu un accueil plus que positif dans les deux communautés.
«Avec ce bouquin, j’ai découvert que l’affect politique existait, c’est extraordinaire, il faut gagner l’affect», indique l’auteur, en parlant de l’émotion que suscite encore aujourd’hui René Lévesque dans la mémoire des Canadiens.