Visiter Detroit est un must

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Publié 21/12/2009 par Benoit Legault

DETROIT (Michigan) – Malgré toutes ses cicatrices et ses peines, la Motor City demeure un des espaces urbains les plus enivrants du monde pour le voyageur qui voit plus loin que le bout de ses lieux communs. Detroit est peut-être la destination la plus sous-estimée du monde occidental.

Le très prestigieux Salon de l’auto de Detroit – le plus grand du continent et le plus influent du monde – aura lieu du 16 au 24 janvier 2010. Voilà déjà une excellente raison d’aller dans la métropole du Michigan, aux portes de l’Ontario, à trois heures de Toronto. Néanmoins, visiter Detroit est un must en tout temps, voici pourquoi.

D’abord, la question que tout le monde se pose: c’est dangereux Detroit? La nuit oui, on ne se sent pas en sécurité, pas du tout, malgré les messages rassurants des autorités du tourisme.

Les locaux savent où aller ou pas, quand prendre des taxis, à qui faire confiance, etc. Le visiteur de passage, lui, ne sait pas, et doit toujours prendre des taxis ou voyager accompagné après la tombée de la nuit.

Mais, le jour, le centre-ville de Detroit n’est pas intimidant, quoique ses clochards soient particulièrement insistants. Cet article traite seulement du centre-ville. Les banlieues de Detroit sont très riches, encore plus que celles de Toronto.

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Tout le vieil argent fait à l’âge d’or de l’auto est bien présent, dans les villas des patrons et dans les bungalows rutilants de travailleurs qui touchaient et touchent toujours des salaires exorbitants.

Le Detroit de la 1ère moitié du XXe siècle

Une fois qu’on a accepté de ne pas se trouver à Disneyland, on peut apprécier les merveilles de Detroit, une collectivité à nulle autre pareille.

Durant la première moitié du XXe siècle, Detroit rivalisait avec New York et Chicago dans le top 3 des villes américaines.

De très nombreux grands buildings de l’apogée art déco sont à Detroit, abandonnés, oui, mais pas démolis pour faire place à du nouveau comme à Chicago!

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Et il y a tous les bâtiments qui restent et demeurent utilisés. Les deux heures passées en compagnie d’une guide passionnée de Inside Detroit m’ont impressionné plus que n’importe tranche de deux heures passées à New York.

Sans doute, car tout était une surprise, alors qu’à New York on fait le tour d’un palmarès archiconnu.

Par exemple, on est bouche bée à Detroit devant l’escalier extérieur d’urgence le plus long et le plus haut du monde. Et on admire, le cou cassé, les étages supérieurs de gratte-ciels ornés richement, à la manière du XIXe siècle, car, alors que Detroit produisait des voitures Ford Model T (dès 1908) qui faisaient entrer le monde au XXe siècle, l’architecture de la ville de l’auto hésitait à entrer de plain-pied dans le siècle nouveau…

L’immense théâtre Fox

Le plus incroyable chef-d’oeuvre architectural de Detroit demeure son Fox Theatre (1928, entièrement rénové en 1988), un palace du cinéma comptant 5000 places – oui, 5000! – bâti dans les années 1920 par le Monsieur Fox de la 20th Century en personne.

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La marquise extérieure, le hall et l’enceinte du théâtre sont peut-être les plus somptueux et impressionnants du monde entier. On doit absolument voir un spectacle ou faire une visite guidée du Fox Theatre; des films y sont présentés à l’occasion, faisant revivre l’âge d’or du cinéma.

Édifices à bureaux inoubliables

Et puis il y a le Penobscot Building (1928), temple de l’art déco de 47 étages en forme de H géant. Et son prestigieux voisin, le Guardian Building (1929), surnommé Cathedral of Finance, dont le très grand lobby demeure un des symboles mondiaux des années folles avec son marbre en mosaïque et ses tuiles vernissées aux couleurs éclatantes dont l’effet est inoubliable.

Un autre chef-d’œuvre de la fin des années 1920, le Fisher Building (1929), était considéré à son ouverture comme l’édifice à bureaux le mieux conçu du monde. Le poumon vert de la ville, le parc de Belle Isle, a été dessiné par Frederick Law Olmstead, aussi créateur du parc du Mont-Royal à Montréal et du Central Park new-yorkais.

Si vous restez à Detroit assez longtemps, disons plus de 24 heures, vous commencerez à vous attacher à cette ville courageuse et fière, à ses gens sympathiques, typiques du Midwest avec leur chaleur et leur simplicité, et à l’histoire incroyablement riche de cette cité, incluant une tenace vie en langue française, remontant à Cadillac (l’explorateur, pas l’auto).

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Pèlerinage sur l’avenue Piquette

Une fois à l’aise dans la cité, il est probable que vous voudrez amorcer un pèlerinage des bâtiments industriels abandonnés de Detroit qui ont marqué le cours de l’histoire, comme l’usine de l’avenue Piquette qui produisait le Model T et l’usine des prestigieuses autos Packard, de même que la gigantesque gare ferroviaire au bord du centre-ville, qui est apparemment le plus grand édifice abandonné du monde; l’édifice est, fort sagement, préservé en vue d’une renaissance future.

Le centre-ville de Detroit n’a pas attiré la gamme habituelle des chaînes de magasins et de restauration rapide.

Les bars, boutiques, et restaurants sont donc plus authentiques que partout ailleurs aux USA. Le propriétaire de la plupart des commerces du centre-ville est sur place, comme dans le bon vieux temps, et les restaurants ont le plus souvent des recettes maison introuvables ailleurs.

Il est fascinant de constater que les problèmes économiques et sociaux graves du cœur de Detroit ont protégé son authenticité…

En détails

Le Detroit Institute of Arts est un des grands musées américains. Il se démarque par ses collections européennes exceptionnelles et ses célèbres fresques murales du Mexicain Diego Rivera (Detroit Industry, 1932-33).

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Le Motown Historical Museum se trouve dans les studios originaux de Hitsville USA. C’est un pèlerinage essentiel pour tout amateur de musique du 20e siècle.

L’hôtel Westin Book Cadillac (1924), l’ancienne grande dame de l’hôtellerie de Detroit, a récemment été rénové à la moderne (à hauteur de 200 millions de dollars!) en conservant un caractère chaleureux.

Le North American International Auto Show 2010, du 16 au 24 janvier 2010, présentera plus de 700 véhicules dont 30 en première mondiale. Ce prestigieux salon de l’auto aura lieu au Cobo Center, centre des congrès de 750 000 pieds carrés devant la rivière Detroit, juste à côté de la Joe Louis Arena où évoluent les Red Wings de la Ligue nationale de hockey.

Air Canada assure des liaisons au nouvel et absolument fantastique, aéroport de Detroit. À noter qu’on peut aussi se rendre à Windsor, du côté ontarien, en train (viarail.ca) et rejoindre facilement Detroit qui n’est plus qu’à quelques kilomètres…

Pour avoir un guide francophone à Detroit, ce qui très utile dans cette ville à la réputation intimidante, contacter Ron Laplante, un sympathique retraité qui a passé toute sa vie à Windsor, au 519 566-3511.

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Renseignements: visitdetroit.com & 313 202-1800.

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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