Lorsqu’il s’engage dans la Royal Air Force canadienne en tant que parachutiste, Ed Carter Edwards sait ce qui se passe en Europe. Hitler a déjà conquis la Pologne, l’Autriche, la Hongrie et puis la France. Il faut sauver la démocratie, la liberté, c’est son devoir. Son avion s’écrasera en France et après avoir failli rejoindre l’Angleterre, il sera envoyé à Buchenwald et en sortira vivant. Une longue histoire, riche en émotions, que les élèves du Lycée français de Toronto (LFT)ont écouté bien sagement installés dans la bibliothèque, mercredi 18 novembre dernier.
Étudier l’histoire est une chose, la vivre en est une autre. Ed Carter Edwards a vécu l’histoire et pas juste un peu. Engagé volontaire dans la Royal Air force canadienne, il est affecté sur un bombardier qui décolle de Londres pour aller détruire les installations ennemies.
Il est fier d’avoir fait «Berlin», sorte d’ultime mission lorsqu’on est sur un bombardier au départ de la capitale Britannique. Il faut traverser toute la zone militarisée allemande avant de pouvoir lâcher les explosifs. Le risque est énorme, mais comme le répète Ed Carter Edward, «we had to do a job».
Cette rengaine revient comme une explication à son choix de s’engager, de prendre autant de risques pour sauver des vies et des idées, alors que la guerre ne touche pas directement le Canada. «C’était mon devoir», indique le vétéran, qui n’a rien perdu de son espièglerie et débite son histoire à toute vitesse, la gonflant d’anecdotes.
Une nuit, la mission échoue et le bombardier dans lequel il se trouve s’écrase en France. Lui et ses camarades se sont éjectés, ils retombent en territoire ennemi. Ed Carter Edwards rallie une maison et tente d’entrer en contact avec la résistance. Il se retrouve à Paris et se fait trahir par un collaborateur.