Dépénalisée, voire légale dans plusieurs pays, l’euthanasie reste un sujet tabou qui soulève des tensions, parce que directement reliée à la mort, à la perte d’un être humain. Deux semaines se sont écoulées depuis la publication du rapport du Collège des médecins du Québec; un flot de réactions s’en est suivi et une projet de loi voulant amender le Code criminel pour favoriser l’euthanasie, déposée en mai 2009 et formulée par la députée bloquiste Francine Lalonde, doit être étudiée à Ottawa. Les débats sur la possibilité de mourir dans la dignité sont ouverts.
Euthanasie active, passive, acharnement thérapeutique, arrêt des traitements, suicide assisté, il faut manier les termes avec des pincettes si l’on ne veut pas passer pour un empoisonneur. Que dit le rapport du Collège des médecins? Oui, l’euthanasie devrait pouvoir faire partie «des soins appropriés en fin de vie».
«Mais lorsqu’on parle d’euthanasie, plusieurs pensent au suicide assisté, qui n’a rien à voir avec la réflexion actuelle. Pas plus que les notions d’acharnement thérapeutique, d’arrêt des traitements et de traitements futiles, qui sont réglées par le Code civil du Québec.
Il dit qu’une personne a le droit de décider pour elle-même de la poursuite des traitements ou non. Ça se fait tous les jours. Et ça, ce n’est pas de l’euthanasie», explique le Dr Yves Robert, secrétaire du Collège des médecins.
Projet de loi privé
Les pays qui pratiquent l’euthanasie n’autorisent pas forcément tous le suicide assisté, sur quoi porte la proposition de loi de Francine Lalonde.