Après des périodes d’affirmation et de consolidation, le théâtre franco-ontarien vit actuellement une situation qu’on peut appeler le syndrôme des «ions». La budgétisation, l’administration, les concertations, la planification, les subventions, les justifications font passer la pratique au second plan. La communauté a donc décidé d’organiser des États généraux du théâtre franco-ontarien ce sont les deuxièmes, après ceux de 1991 qui faisaient suite à une crise et une remise en cause profonde. Le mot d’ordre est clair, il faut remettre la pratique au premier plan.
Le comité de réflexion était composé de comédiens, de dramaturges et de représentants d’institutions scolaires. Il a proposé trois axes d’intervention: l’enseignement et l’apprentissage du théâtre, la dramaturgie franco-ontarienne et enfin le théâtre lui-même.
Le théâtre franco-ontarien est solidement inscrit dans la vie artistique de la province, mais beaucoup de personnes du milieu se plaignent de la lourdeur des tâches connexes à la pratique du théâtre.
«Le théâtre a eu son essor dans les années 70 parce que tout était à faire. Il y a eu beaucoup de création. Depuis, avec les demandes de subventions, les exigences de restructurations, de planification stratégique, le milieu s’est senti au bord de la crise de nerfs», résume Marie Thé-Morin, présidente de Théâtre action.
Alors, tous souhaitent redonner à la pratique du théâtre le rôle premier. «Il faut se redynamiser», indique le dramaturge Michel Ouellette, membre du comité de réflexion pour les second États généraux du théâtre franco-ontarien et ancien président de Théâtre action. Il faut, selon eux, favoriser plus que jamais l’expression.