Bangkok, temple de la boxe thaïlandaise

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Publié 01/09/2009 par Benoit Legault

Parfois, aller voir un événement sportif est une manière extraordinaire de pénétrer profondément dans le cœur d’une culture étrangère, et de faire des découvertes qui dépassent de loin les clichés attendus.

Imaginez de voir un match de soccer en Angleterre; ou un match de cricket à Trinidad; ou un tournoi de tae kwon do en Corée. Mais voilà que j’ai mieux encore pour vous: je vous amène voir un gala de boxe thaïlandaise à Bangkok!

Déjà, à l’approche du vieux stade, on sent une ambiance unique. Les femmes se font rares, les hommes se pressent pour aller voir leur sport favori dans l’air du soir à la fois sucré et gras où flottent moult fumées de tabac et de brochettes grillées.

À l’entrée, on fait de la place à l’étranger (moi, et vous, éventuellement). Les étrangers ont des billets des premières rangées, le «ringside», des billets plus chers que les autres (d’environ 30 à 60$CA) qui donnent accès à une petite section qui leur est réservée.

Le ring comme tel ressemble à s’y méprendre à un ring de boxe anglaise (appelée «boxe internationale» en Thaïlande).

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Le défilement des combats (qui font 5 rondes de 3 minutes) durant la soirée est également similaire aux galas de boxe auxquels nous sommes habitués. Mais toute ressemblance directe s’arrête là.

De la campagne à la ville

Les meilleurs boxeurs thaïlandais viennent surtout des régions campagnardes, mais les meilleurs endroits pour voir des matchs sont à Bangkok. On trouve cinq stades importants de boxe dans la capitale (il y en a un aussi à Chiang Mai et un autre à Phuket).

J’ai demandé à mon guide de choisir l’arène la plus traditionnelle possible et il m’a amené au stade Rajadamnern, le plus traditionnel des grands stades de Bangkok.

À la rencontre du sanuk

Les Thaïlandais arrivent au stade sourire aux lèvres. Un gala de boxe thaïlandaise fait clairement partie du sanuk, cet art de vivre basé sur la détente et le plaisir que les thaïs cultivent depuis des siècles.

D’ailleurs, il faut savoir que les Thaïs trouvent que les Occidentaux sont trop sérieux et ils apprécient quand les touristes occidentaux rigolent et prennent la vie du bon côté comme eux…

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Le choc culturel est très fort dès qu’on entre dans le stade. L’atmosphère est à la fois martiale et sympathique. Le voyage se fait aussi dans le temps; ainsi, les catégories de prix des estrades sont séparées par de hautes clôtures… comme les estrades dans l’ancien Forum de Montréal au début de la carrière de Maurice Richard.

L’atmosphère festive comprend tout de même une grande part de traditions respectueuses du passé, de l’adversaire et des instructeurs. Une musique douce de tambour et de flûte rythme le début des combats.

Chaque boxeur fait des gestes en cadence durant ce wai khru; il montre alors son respect pour son instructeur. Le boxeur porte alors le mongkol (bandeau) et les prajead (brassards) traditionnels.

Une violence contrôlée

Certes, les combats comme tel sont violents. Mais la violence y semble tout de même moins brutale que dans notre boxe et nos combats ultimes.

Je n’ai vu aucun assaut sauvage et aucun boxeur n’a été blessé. Le choc des physionomies, des personnalités et des styles des boxeurs est très intéressant mais cela est devenu lassant pour moi après 90 minutes de combats.

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Apparemment, le grand champion québécois de combats ultimes, Georges St-Pierre, s’entraîne à la boxe thaï au gym The Wat (le temple) dans Lower Manhattan; c’est donc une forme de combat très efficace, mais il est impossible de voir de la boxe thaï au Canada…

C’est une de ces rares choses qu’il faut aller voir sur place, comme avant le temps de la mondialisaton…

Beaucoup plus d’infos générales en anglais sur la boxe thaï et spécifiques sur le stade Rajadamnern: «rajadamnern.com».

Catalogue en ligne des produits et souvenirs dérivés: www.rajaboxing.com . Le site d’infos touristiques officielles de la Tourism Authority of Thailand:tourismthailand.org

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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