Pancartes en main, les enseignants des 24 collèges ontariens entament officiellement leur deuxième semaine de grève. La dispute qui oppose le Conseil des collèges au syndicat représentant les 9 100 enseignants, conseillers et bibliothécaires de la province porte sur la réduction des effectifs de classe ainsi que sur une diminution de la charge de travail des professeurs.
Les deux parties sont dans l’impasse. Les pourparlers ont cessé et la grève se poursuit jusqu’à nouvel ordre. Le syndicat des enseignants indique que la session d’hiver pourrait être rallongée d’une semaine afin de rattraper le temps perdu. Sur le terrain, L’Express est allé à la rencontre des enseignants qui ont quitté les salles de classe pour ériger leurs piquets de grève devant les collèges un peu partout dans la province.
Au Collège Boréal, ils sont une petite dizaine à multiplier les allers-retours devant le campus de Toronto, à l’intersection des rues Carlaw et Mortimer. Il y a ceux présents sur les lieux dès 7h du matin, ceux qui les relaient vers 10h et, enfin, ceux qui viendront leur prêter main forte plus tard dans l’après-midi.
Une casquette vissée sur la tête, les doigts bien au chaud dans des gants imperméables, Yvan Morency est fin prêt, paré pour cette nouvelle journée de grève. Arrivé de bon matin, il en profite pour faire une pause près de la machine à café. Comme ses collègues enseignants, les revendications de ce professeur en santé et soins infirmiers portent avant tout sur une éducation de meilleure qualité.
«C’est sûr qu’ici, au Collège Boréal à Toronto, nous sommes encore un campus en développement. On ne connaît pas les mêmes difficultés que les autres collèges de la province, admet Yvan Morency. Cependant, nous appuyons leurs revendications concernant la réduction des effectifs de classe. Nous aussi, dans le futur, nous risquons de nous retrouver avec le problème des classes à 28 élèves quand le campus de Toronto aura atteint son plein potentiel. Il faut y penser maintenant. Plus vous avez d’étudiants, plus vous passez du temps à corriger des épreuves et moins vous en avez pour développer les plans de cours et les programmes correctement.»