Les histoires les plus courtes sont souvent les meilleures. Ce proverbe sied parfaitement aux courts-métrages. Un scénario court, un format qui autorise plus d’originalité que le cinéma classique, le film court est rafraîchissant, se regarde comme on prend une gorgée d’eau glacée un jour de grosse chaleur. Pour sa 15e édition le CFC (Canadian Film Center) worldwide shortfilm festival offrira au public une sélection de 295 films venus de 46 pays. Si la crise économique freine le tourisme, le voyage reste possible, assis dans un fauteuil de salle obscure.
Parmi les 31 programmes, 35 films francophones peuvent attirer votre attention. Les courts-métrages suivants ne constituent en rien une liste exhaustive de productions à aller voir mais plus un avant goût de ce qui sera présenté. La sélection a été opérée selon le titre, le sujet, rien que des critères purement subjectifs et personnels!
Skhizein
Dans le programme du gala d’ouverture, Skhizein, un court-métrage d’animation du français Jeremy Clapin est une première torontoise et raconte l’histoire d’un personnage frappé par une météorite, et non un astéroïde, ce que son psychologue ne semble pas comprendre. Ce pauvre petit bonhomme se retrouve déplacé de son corps. «Je suis exactement à 91 cm de moi», dit-il. S’il veut décrocher son téléphone, il lui faut se placer à 91cm de l’endroit où il se tiendrait habituellement.
De là en découle une réadaptation de ses faits et gestes au quotidien et ce sont tous les murs de son appartement qui se retrouvent dessinés des objets dont il a besoin. Un dessin de téléphone, de robinet, de toilettes… Forcément, au travail c’est plus compliqué et le malheureux a peur de se faire remercier par son patron. Plusieurs scènes rigolotes parsèment le film comme lorsque le personnage urine à côté de sa toilette, où conduit sa voiture assis dans le vide sur la route.