De plus en plus de jeunes joueurs compulsifs: le YMCA intervient

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Publié 10/03/2009 par Annik Chalifour

Une étude réalisée en 1996 à Windsor a révélé que 90 % des jeunes s’adonnent à des activités de jeux du hasard. Selon d’autres recherches en 2000, on constate que jusqu’à 15 % des adolescents (sur 90 %) risquent de développer un problème de jeu compulsif, alors que 8 % ont déjà un problème. Dans ce contexte, le YMCA a pris l’initiative de mettre en oeuvre le Programme de sensibilisation au jeu pour les jeunes (PSJJ) il y a presque dix ans. Joane Veilleux, intervenante nouvellement chargée de la réalisation du Programme en français, nous en parle.

«Les jeunes d’aujourd’hui représentent la première génération à grandir dans un monde où le jeu est promu, glorifié et publicisé. Les adolescents sont deux à cinq fois plus susceptibles de développer des problèmes de jeu. Plusieurs sont à la recherche d’excitation et de sensations fortes. L’adolescence représente une étape de la vie remplie de premiers essais. 85 % des jeunes se sont adonnés au jeu cette année», dit Joane Veilleux.

Les facteurs de jeu problématique peuvent inclure les mauvais résultats scolaires, la consommation de drogues et d’alcools, la délinquance, une progression des habitudes de jeu compulsif.

Des études ont démontré que le niveau de jeu problématique varie selon le sexe du joueur: les garçons présentent un risque plus élevé de jeu compulsif et ont tendance à prendre davantage de risques que les filles. «Les hommes âgés entre 18 et 24 ans sont particulièrement à risque. Par ailleurs, ceux ayant déjà une autre dépendance, par exemple vis-à-vis de l’alcool ou la drogue, ont plus de chance de développer une dépendance au jeu», ajoute Joane.

Le PSJJ est financé par le ministère de la Promotion de la santé. Aujourd’hui, le Programme dessert 18 sites à travers la province, dont six Programmes bilingues dans les villes de Timmins, Barrie, Sudbury, Niagara Falls, Ottawa, et Windsor. 50 000 participants de l’Ontario en bénéficient.

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L’objectif stratégique du PSJJ est de réduire les méfaits associés au jeu du hasard chez les jeunes, en les amenant à la prise de décision informée en ce qui a trait aux comportements reliés aux habitudes de jeu excessif. «Il s’agit d’un programme d’éducation et de prévention pour les jeunes âgés entre 8 et 24 ans et les personnes en position d’influence auprès d’eux. Les activités du Programme visent à faire bien comprendre aux jeunes les conséquences du jeu sur la santé à long terme, que tout jeu ou pari comporte différents éléments de risque qui peuvent être nocifs pour la santé», explique l’intervenante du PSJJ.

Le YMCA vise à rejoindre les différentes communautés de la province. «Le poste d’intervenante d’approche que j’occupe auprès du YMCA de Toronto depuis juin 2008 est dédié à desservir la communauté francophone. Je suis la première francophone à détenir cette fonction. À ce stade-ci, ma priorité est de promouvoir le PSJJ auprès des Conseils scolaires et organismes francophones du grand Toronto», mentionne Joane. Elle est spécialisée en récréologie et éducation.

Le YMCA ne porte aucun jugement de valeur sur le jeu de hasard: l’organisation le considère plutôt comme une activité à laquelle les personnes peuvent participer ou non.

«Nous encourageons les plus jeunes à réfléchir avant de jouer, à ne pas parier les choses qu’ils ne veulent pas perdre, à continuer de faire les autres activités qu’il aiment, à mettre une limite au temps qu’ils consacrent au jeu du hasard. Quant aux adolescents, nous leur suggérons de ne pas oublier que tout jeu ou pari comporte un élément de risque, de limiter le montant d’argent qu’il parie et le temps qu’il passe à parier, de ne pas dépenser leurs gains à jouer, de ne pas apporter plus d’argent que ce qu’ils sont prêts à perdre, de rester impliqués dans d’autres activités qu’ils aiment faire», précise l’intervenante.

D’autres ressources en français existent pour aider les jeunes au prise avec des tendances au jeu excessif: le Centre de toximanie et de santé mentale, la ligne ontarienne d’aide sur le jeu problématique et Jeunesse, J’écoute.

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Infos: www.ymcatoronto.org/gambling ou 1-877-525-5515

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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