Un parcours étonnant de chercheure scientifique, d’artiste et d’humaniste a amené la Dr Michelle Letarte à découvrir un gène, à contribuer à la mise en œuvre d’un projet de construction d’un centre communautaire au Mali et à la création d’un Fonds d’éducation. La directrice d’un laboratoire de recherche sur les maladies vasculaires à l’Hôpital Sick Kids de Toronto était la conférencière invitée de l’AFAF (Association francophone des femmes d’affaires) de Toronto le 9 février dernier.
Depuis sa fondation il y a plus de 130 ans, l’Hôpital Sick Kids s’illustre en effectuant des recherches de pointe dont bénéficient les enfants de l’Ontario et du monde entier. Les résultats de ces nombreuses recherches scientifiques et médicales ont des répercussions internationales.
Côté scientifique
Parmi ces résultats, figure la découverte en 1985 d’un gène par la Dr Michelle Letarte. Il s’agit du gène responsable d’une maladie vasculaire héréditaire dont souffre une personne sur 5 000 dans le monde: l’hémorragie héréditaire avec télangiectasies. La Dr Letarte a découvert le gène, appelé l’endogline, lorsqu’elle travaillait sur des recherches portant sur la leucémie, il y plus de 20 ans.
«Les symptômes de la maladie comprennent des saignements du nez abondants. La maladie peut être détectée par l’identification de petits points rouges qui apparaissant sur la peau ou les muqueuses (les lèvres), deviennent blancs lorsqu’on les presse. C’est ce qu’on appelle les télangiectasies. Cette maladie peut provoquer des malformations artério-veineuses sévères qui peuvent affecter les poumons, le cerveau, le foie», explique la chercheure.
«Suite à des travaux de recherches menées sur des souris nous ayant permis de découvrir que la maladie provoque la production d’oxydants, un traitement (antioxydant) de la maladie est maintenant possible. Les patients doivent préalablement passer le test moléculaire qui permet de les identifier avant qu’ils aient des problèmes cliniques. Cette maladie grave est héréditaire à caractère dominant. C’est-à-dire que chaque enfant a 50 % de l’avoir d’un parent atteint. Depuis 2003, le test moléculaire est en place et défrayé par le plan d’assurance maladie de l’Ontario», mentionne la Dr Letarte.