Sommet du blues: tous les chemins mènent au blues

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Publié 20/01/2009 par Guillaume Garcia

Pour la troisième fois, le vice-président et programmateur du plus gros festival de blues de région parisienne est invité au sommet du blues de Toronto, rencontre interprofessionnelle qui réunit les acteurs oeuvrant dans le milieu du blues pour partager de l’expérience, connaître de nouveaux groupes et faire un bilan de la situation de cette musique plus que centenaire.

Rien ne prédestinait Jean Guillermo à atterrir dans le monde du blues. Il n’est pas musicien et ne connaissait pas plus que d’autres cette musique. «Ce n’est pas pour assouvir une passion», précise Jean Guillermo quand on lui demande les raisons de son implication dans le blues. Aujourd’hui à la tête du plus gros festival de blues de France, il est au départ ingénieur d’affaire dans la gestion de projets. «Il y avait un côté networks qui me plaisait bien déjà» explique celui qui passe la quasi totalité de son temps à aller rencontrer d’autres acteurs du milieu, chercher des subventions et négocier des partenariats pour son festival, «son bébé», comme il aime le dire.

Originaire de Mantes-la-Jolie en région parisienne, il regrette la réputation de cité malfamée que la ville traîne comme un fardeau. Après deux ans de retraite, il décide de s’impliquer pour «revaloriser cette région». Il devient alors administrateur dans un centre d’action culturelle dont la mission est «la socialisation par la musique», explique t-il. «Il y avait des studios de répétition, d’enregistrement. Le centre voulait créer un festival de blues, il n’y en avait pas en Ile-de-France.» Après dix ans, le festival Blues sur Seine emploie désormais quatre salariés, dure 18 jours, est jumelé au FestiBlues de Montréal et compte 140 événements dans 80 lieux différents allant de la salle de concert classique, aux écoles en passant par plusieurs prisons.

«Dès le premier jour, on a voulu mettre trois axes: La diffusion artistique, l’action sociale et l’éducatif scolaire», tient à préciser Jean Guillermo. C’est cette approche globale qui intéresse les autres acteurs du blues qui l’ont invité à participer au 4e sommet du blues de Toronto se déroulant du 17 au 19 janvier. L’approche du festival qu’il co-dirige est originale, il compte bien faire partager son expérience aux autres directeurs de festivals. Lui aussi vient prendre de l’information, prendre le pouls de la situation du blues à l’étranger: «Moi je viens prendre des idées, il y a des showcases en pagaille, je viens aussi faire mon marché pour le festival», avance celui qui a remis le Mapple blues award du meilleur artiste blues acoustique. Il a aussi assisté à une conférence sur le blues à l’école, lui qui touche près de 6 000 jeunes grâce au festival Blues sur Seine.

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Toucher les jeunes est très important, le blues n’est pas une musique très démocratisée dans notre société. «Le public ne sait pas que le blues est une musique vivante, même si elle a influencé toutes les musiques. Le rock est organisé, le jazz aussi, le blues n’est pas bien organisé», reconnaît-il. Il travaille d’ailleurs à la création d’une fondation européenne du blues. Le blues était il y a longtemps une musique très populaire dans les bars, les clubs. Aujourd’hui, comme d’autres musiques, elle souffre des nouvelles lois restrictives sur le bruit par rapport au voisinage. Il reste peu d’endroits pour écouter de la musique vivante, «ce sont les festivals qui font vivre le blues», avance Jean Guillermo.

Atteint par le virus de la réussite, Jean Guillermo fait tout pour que le blues revienne sur le devant de la scène. Il use aujourd’hui toute son énergie pour faire vivre son festival et créer des ponts entre les cultures, les continents et les personnes pour que le blues renaisse de ses cendres.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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