Au cours des deux dernières semaines, nous avons traité de certains enjeux liés à l’emploi et l’éducation dans le cadre de la régionalisation de l’immigration. Voici le 3e volet de ce reportage, portant sur l’impact de l’immigration en région dans le secteur de la santé et des services sociaux. (Dernière partie la semaine prochaine: les initiatives des immigrants dans les petites communautés)
Le récent Séminaire canadien de recherche sur l’immigration en dehors des grands centres tenu à l’Université de Sherbrooke a souligné les manques toujours importants en financement, personnel, formation généralisée, en structures et infrastructures dans l’aide à la santé et les services sociaux aux immigrants en région. Et ce, malgré certaines avancées, les partenariats pertinents et la compétence des organismes engagés sur le terrain.
S’ajoute également le phénomène d’une nouvelle clientèle migratoire: les étudiants internationaux de plus en plus présents dans les universités en dehors des métropoles. Cette situation permet de réfléchir sur les trajectoires entre milieux d’études et emploi. La spécificité du parcours migratoire des clientèles a un impact sur l’aide à la santé. De plus, les étudiants internationaux représentent un nouveau capital de ressources humaines que les régions veulent attirer et retenir.
D’autre part, la croissance de l’établissement des réfugiés en région présente de nouveaux enjeux d’interaction entre les populations locales et ceux-ci. Ceci amène un questionnement sur l’accueil humanitaire et l’intervention dans les milieux éloignés des grands centres.
L’interculturel en matière de santé
Lors du Séminaire à l’Université de Sherbrooke, Margot Tremblay du Réseau communautaire en santé et services sociaux pour les personnes d’expression anglaise et représentante du Réseau de services communautaires Jeffery Haleet mentionne «Nous travaillons davantage dans le secteur de la santé publique que des soins de santé primaire. Les réfugiés forment un groupe vulnérable important. Ils constituent notre clientèle première.»
En matière de santé et services sociaux, le premier niveau d’aide aux réfugiés et autres immigrants porte sur les soins dédiés à la famille. Au Québec, l’intervention des organismes communautaires est complémentaire et essentielle au soutien de l’infrastructure officielle représentée par les Centres locaux de services communautaires (CLSC). Le partenariat établi entre les CLSC et les organismes communautaires devient donc un atout indéniable dans la livraison des services en santé et services sociaux auprès des personnes immigrantes en région.