Dans «le nouvel espace économique», la prospérité passe par la mobilité de la main-d’oeuvre

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Publié 10/06/2008 par François Bergeron

Un camion à double remorque arrivant du Québec doit décrocher l’une de ses remorques à la frontière ontarienne, la deuxième devant être accrochée à un second camion jusqu’à la frontière américaine, où elle peut alors être raccrochée au premier camion…

C’est là l’un des exemples «bizarres» de barrières commerciales interprovinciales et internationales qui devraient être abolies, selon le ministre québécois du Développement économique Raymond Bachand, qui s’adressait jeudi midi à la communauté d’affaires de Toronto de la tribune du Canadian Club.

Le ministre profitait du climat de coopération manifesté par la réunion historique, quelques jours plus tôt, des conseils des ministres ontariens et québécois à Québec, pour mousser les nouvelles négociations de libre-échange entre les deux provinces centrales et les projets semblables entre le Québec et la France et entre le Canada et l’Union européenne.

«Il n’y a aucune raison, a fait valoir Raymond Bachand, pour qu’un ouvrier québécois ne puissent pas facilement travailler en Ontario… ou un ouvrier français au Québec… et vice-versa.»

Et toute cette activité n’est pas dirigée contre Ottawa, a-t-il précisé; allusion transparente à l’accueil glacial qu’a réservée le gouvernement conservateur de Stephen Harper au récent rapprochement entre Jean Charest et Dalton McGuinty, notamment à leur décision d’établir une politique commune sur le carbone.

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Le Québec et l’Ontario sont, l’un pour l’autre, le premier partenaire commercial, rappelle M. Bachand. Un Québec plus prospère profite à l’Ontario et à tout le Canada, dit-il, même si chacun conserve sa culture distincte.

Le Québec mène donc de front cinq démarches visant à créer «un nouvel espace économique», une campagne qui a même son logo et ses bannières!

– un accord Ontario-Québec sur l’élimination des obstacles aux échanges commerciaux et à la mobilité de la main-d’oeuvre;

– la dynamisation de l’Accord sur le commerce intérieur partout au Canada afin, là encore, d’accroître la mobilité de la main d’oeuvre;

– une entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des compétences des travailleurs qualifiés;

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– la promotion d’un partenariat Canada-Union européenne (qui relève ultimementde la compétence du gouvernement fédéral, reconnaît le ministre Bachand) pour ouvrir les marchés, faciliter les investissements et, vous l’aurez deviné, favoriser la mobilité des travailleurs qualifiés;

– l’accélération de la reconnaissance des qualifications professionnelles des personnes formées hors Québec (la principale préoccupation des immigrants dans tout le Canada).

Cette frénésie libre-échangiste vient de la nécessité d’augmenter la productivité de nos économies alors que nos populations vieillissent, explique le ministre Bachand. «Nous devrions tous être obsédés par la productivité», a-t-il lancé au parterre de gens d’affaires déjà largement vendus à l’idée.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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