OST: départ en fanfare pour Jacques Israelievitch

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Publié 03/06/2008 par Guillaume Garcia

Après vingt ans passés comme premier violon de l’orchestre symphonique de Toronto, Jacques Israelievitch prend sa retraite de la vie d’orchestre pour se consacrer à l’enseignement du violon. Ce départ ne signifie pas pour autant un arrêt de ses activités de musicien. Débordant d’énergie, Jacques Israelievitch a des projets plein sa besace et compte bien profiter du temps qu’il aura pour les mener à terme. Le premier violon de l’orchestre symphonique de Toronto donnera deux concerts d’adieux les 7 et 8 juin prochains au Hall Roy Thomson et au Recital Hall dans le centre d’arts de Toronto.

Jacques Israelievitch ne croit pas vraiment au talent naturel. Pourtant comment ne pas penser que la musique coule dans son sang? Premières leçons de solfège à sept ans, premiers accords de violon à huit, Jacques Israelievitch intègre le conservatoire du Mans d’où il sort diplômé à onze. Il rentre ensuite au conservatoire de Paris, l’enseignement le plus complet de France, qu’il quitte diplôme en poche à l’âge de seize ans.

Pour continuer à progresser, il s’envole pour les États-Unis et l’université d’Indiana. «Il y a sûrement une part de talent naturel mais il faut aussi voir les circonstances. J’ai pu développer mon oreille très tôt grâce à ma mère qui chantait très bien.»

Le changement d’école lui permet de découvrir la musique de chambre et l’orchestre. De plus, comme il le précise, «l’atmosphère était vraiment différente par rapport à la France, il y avait beaucoup moins l’esprit de compétition.» Sa carrière lancée, il prend part aux orchestres de Saint-Louis, de Chicago et finalement de Toronto.

Fêtant cette année ses soixante ans, Jacques Israelievitch compte plus de 36 ans de carrière d’orchestre dont vingt ans comme violon soliste au sein de l’orchestre de Toronto, ce qui est un record en soi. «Je poursuis mes activités de violon soliste, de chambriste et de chef d’orchestre, je prend juste ma retraite de vie d’orchestre.»

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En acceptant un poste d’enseignant à l’université de York, Jacques Israelievitch profitera du temps qu’il lui restera pour avancer plusieurs projets personnels. «J’ai des projets d’enregistrements de musique française mais j’aimerais aussi beaucoup faire un concert avec tous mes fils.» Il joue déjà sur scène avec son fils percussionniste et voudrai mêler ses accords de violon aux paroles des chansons de rap de ses deux autres fils.

La musique est un art familial chez les Israelievitch. «Tous mes fils ont reçu une éducation musicale et jouent du piano. Je n’ai jamais voulu en faire des pianistes professionnels mais le piano est une très bonne base dans la musique.»

La carrière de ce musicien hors pair s’est déroulée sans fausses notes. Il est aujourd’hui membre de la faculté de Toronto et du conservatoire royal de musique.

Il a également été décoré Chevalier des Arts et des Lettres par le Consul général de France. Quant à son pays d’origine, la France, Jacques Israelievitch y retournera pour des projets mais sa vie est à jamais ici: «Des portes se sont ouvertes et j’étais prêt à partir à l’aventure, ensuite j’ai fondé une famille ici et j’ai pris racine au Canada!»

Comme cadeau d’adieu à l’orchestre symphonique de Toronto, Jacques Israelievitch interprétera, avec son fils percussionniste, une création pour percussion, violon et orchestre de Kelly-Marie Murphy, le tout en première mondiale. Son deuxième concert sera plus classique, il jouera alors un concerto pour deux violons de Bach, accompagné par Mark Skazinetsky, également violoniste soliste.

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Et comme si le talent du violoniste ne suffisait pas, les amateurs de violons ou d’objets historiques pourront admirer l’instrument sur lequel joue Jacques Israelievitch, à savoir un Guadagnini de 1782. Tous les ingrédients seront présents pour des adieux plus que réussis.

Celebrating Jacques Israelievitch: Samedi 7 juin 2008 à 19:30 et dimanche 8 juin à 15h.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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