Des organismes prestataires de services publics, soumis à des principes de surveillance stricts, redevables envers les citoyens, sont la meilleure des politiques. C’est la position, ferme et résolue, derrière laquelle se range André Marin.
«Dans une démocratie, la personne traitée injustement par les pouvoirs publics doit pouvoir demander recours», fait valoir M. Marin, premier Franco-Ontarien à occuper le poste d’ombudsman de l’Ontario depuis le 1er avril dernier. Seulement, dans le domaine de la surveillance, l’Ontario accuse plusieurs trains de retard, dénonce André Marin. «Nous sommes par exemple la seule province au Canada qui ne surveille pas le système de protection des enfants», justifie-t-il.
Une tâche difficile que celle de l’ombudsman de l’Ontario. Affichant clairement sa distance à l’égard du gouvernement et des partis politiques, son rôle s’inscrit au sein d’une législation indépendante de toute influence. Agissant à titre de «chien de garde» de la province, il est l’ultime recours des citoyens quand ces derniers se sentent lésés par l’administration publique. Le bureau de l’ombudsman surveille à lui seul plus de 500 organismes provinciaux et enregistre 23 000 plaintes par année.
Entré dans ses nouvelles fonctions depuis moins d’un an, M. Marin a du mal à comprendre pourquoi son bureau a l’autorité de surveiller certains secteurs d’activités, mais pas d’autres, pourtant eux aussi prestataires de services à la population.
«La plupart des autres provinces du Canada étendent la surveillance de l’ombudsman aux conseils scolaires, aux municipalités, aux hôpitaux, et aux établissements de soins de santé de longue durée, remarque-t-il. Pourquoi ne pas protéger nos citoyens les plus vulnérables contre l’échec des organismes qui utilisent les deniers publics quand ces institutions prennent une décision fondamentale pour leur vie?», s’interroge André Marin.