Monika Mérinat, après une longue carrière à Radio-Canada et TFO, est aujourd’hui courtier en immobilier chez Coldwell Banker Terrequity. Après avoir rendu visite à son fils Barnabé en Cisjordanie il y a quelques semaines, elle nous fait part de sa propre expérience et de celle vécue par Barnabé. Une série de quatre épisodes qui débute cette semaine avec le voyage de Monika de Toronto à Naplouse.
Air-Canada, vol AC84, Toronto – Tel-Aviv. J’ai rendez-vous avec mon fils Barnabé, qui est bloqué dans la ville de Naplouse, celle que certains considèrent comme la «capitale du terrorisme» de la Cisjordanie.
Il est parti en juin dernier, tout juste diplômé en sciences politiques de l’université Concordia de Montréal, travailler en tant que bénévole pour trois mois pour une organisation non-gouvernementale (ONG) canadienne «Project Hope» spécialisée dans l’intervention auprès d’enfants des camps de réfugiés de Naplouse. Les trois mois sont écoulés; il n’est pas revenu.
Dès son arrivée en Cisjordanie, ce jeune homme de 24 ans qui a beaucoup voyagé s’est épris du pays et de ses habitants, et s’est trouvé «chez lui» dans les Territoires Occupés de la Rive Ouest du Jourdain. Il nous envoyait des images d’une ville aux constructions géométriques, située dans la vallée et à flanc de coteau des Monts Gerizim et Ebal.
Et aussi des images de destruction, de reconstructions temporaires, partielles et fragiles, ou d’abandon sous forme d’amoncellements de pierres. Et puis des images de murs couverts d’affiches rendant hommage aux «martyrs», et celles d’enfants aux sourires éclatants jouant avec rien ou montés sur un âne.