Avec sa plume, qu’elle tient bien en main sur la photo de l’album, elle affiche d’emblée son identité d’auteure. Avec sa voix, aux échos de Barbara et de Renée Claude, elle ne laisse aucun doute sur ses repères en matière de chanson.
Avec le titre de ce second opus, Variations en femme majeure (Productions Abondance/Distribution APCM), elle souligne (si cela était nécessaire) la dimension foncièrement «adulte» de sa démarche.
Autant dire que Josette Noreau, qui est originaire de Québec mais habite maintenant la région d’Ottawa, n’hésite pas à fixer très haut la barre, quitte à revendiquer une idée de la chanson que certains qualifieraient de révolue.
Et il faut admettre que le très «barbaresque» Choisir d’aimer, le premier titre de l’album, propose un solide argument en faveur de ces textes-fleuves, finement ciselés et parcourus de formules qui nous interpellent (« Choisir d’aimer/C’est laisser passer la foudre/Se déchirer et se recoudre»).
Fruit du travail d’un groupe d’écriture qu’elle a fondé en 2000, l’œuvre de Noreau reflète une sensibilité d’orfèvre trop souvent absente de la chanson contemporaine, mais comme c’est souvent le cas d’artistes qui remettent cent fois sur le métier leur copie, il y a parfois quelque chose de forcé dans cette plume, et des titres comme Mes couleurs ou Les mots nous font l’effet d’exercices de style en proie à un excès de zèle.