Dérives du monde interconnecté à l’AGO

Le futurisme pessimiste de l'artiste allemande Hito Steyerl

ExtraSpaceCraft, Hito Steyerl, 2016
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Publié 25/10/2019 par Emma Couffin

Les technologies ont la capacité de déformer notre façon de voir le monde et de nous diviser, selon l’artiste allemande de renommée internationale Hito Steyerl.

Elle explore cette problématique dans l’exposition This is the Future au Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO): une première canadienne, à l’affiche jusqu’au 23 février à Toronto.

Récits dystopiques

Les récits dystopiques sur les nouvelles technologies ne manquent pas. Hito Steyerl a voulu démontrer les absurdités de notre monde connecté à travers de multiples œuvres architecturales et audiovisuelles.

The City of Broken Windows, Hito Steyerl, 2018

Dans cette exposition rassemblant 11 œuvres de l’artiste datant de ces 15 dernières années, le spectateur est confronté aux avancées technologiques, que ce soit l’intelligence artificielle ou encore les jeux vidéo, mêlant humour, sérieux et absurdité.

Hell Yeah We Fuck Die, Hito Steyerl, 2016

Hito Steyerl estime que les nouvelles technologies divisent et ne prônent plus la tolérance.

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«Auparavant, la technologie était censée nous connecter. Le monde virtuel semblait prôner une version Disney du multiculturalisme», a-t-elle dit au New York Times l’an dernier. «Désormais, la technologie divise et fragmente, identifie et classe les gens.».

Au cœur de l’actualité

Les préoccupations de l’artiste sont nombreuses et s’inscrivent toutes dans notre monde contemporain, instable, traversé selon elle par de multiples crises: climatiques, géopolitiques, sociologiques.

Entre autres, Liquidity Inc. explore les enjeux socio-politiques de l’eau, élément nécessaire à la survie de tous sur cette planète.

Liquidity Inc., Hito Steyerl, 2014

Dans Strike, Steyerl représente la grève comme acte de résistance face au système politique établi.

Dans Duty Free Art, l’artiste considère que rien n’est dépourvu d’avarice, de violence et de compétitivité, pas même l’art. C’est pourquoi l’artiste prône un art qui ne subit pas «le fardeau du capitalisme».

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Steyerl nous offre sa vision pessimiste du monde contemporain. C’est toutefois avec grande finesse et originalité qu’elle sait aborder les angoisses de notre temps.

Duty Free Art, Hito Steyerl, 2015

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