Le 19 octobre, les deux-tiers des Canadiens ont voté pour une forme ou une autre de «changement» ou pour certains «changements», pas tous compatibles. Même parmi ceux qui ont renouvelé leur appui aux Conservateurs de Stephen Harper, il s’en trouvera pour applaudir quelques-unes des initiatives du nouveau gouvernement. J’en connais même qui ont voté libéral précisément pour forcer le Parti conservateur à évoluer et à présenter, la prochaine fois, une offre plus intéressante.
Au cours de cette longue campagne, Justin Trudeau a profité d’attentes minimales et n’a commis aucune gaffe, mais sa victoire est pleinement méritée. Il s’est entouré d’une équipe solide dont il paraît davantage le porte-parole que le chef, tout le contraire de Stephen Harper, introverti et, à la fin, isolé.
Malgré un discours flou sur le soutien à la classe moyenne, la protection de l’environnement et la valorisation de la démocratie, les Libéraux ont fait plusieurs promesses concrètes qui nous permettent d’anticiper la suite des choses.
Déjà, au cours d’une conversation téléphonique avec le président américain, Justin Trudeau lui a indiqué que le Canada retirerait ses avions de la mission de combat contre l’État islamique en Irak et en Syrie. Ce n’est pas ça qui va «réengager» le Canada dans les affaires du monde, comme on le promettait. Apparemment, nous allons nous concentrer sur la formation des combattants locaux et sur l’aide humanitaire, d’autres missions utiles.
Le nouveau gouvernement canadien (dont la composition sera connue le 4 novembre) doit aussi plancher sur sa position à la conférence de Paris sur le climat, au début de décembre. Les Libéraux ont promis des initiatives pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre, qu’ils croient associées à des changements climatiques néfastes, mais sans nuire à la croissance économique. On verra ce que ça donnera. Justin Trudeau inviterait à Paris tous les premiers ministres provinciaux, qu’il veut consulter et avec qui, dans ce domaine comme dans d’autres, il veut élaborer des politiques communes.