Découverte par un blogueur, une vidéo de commentaires élogieux de Thomas Mulcair au sujet de Margaret Thatcher, exprimés en 2001 à l’Assemblée nationale du Québec par celui qui était alors membre de l’opposition libérale, a beaucoup circulé cette semaine.
«Un gouvernement ne devrait jamais avoir la prétention de pouvoir se substituer au marché privé, ça ne marche pas», explique Mulcair avec assurance. «Ça ne marchait pas en Angleterre. Jusqu’au temps de Thatcher, c’est ça qu’ils ont essayé, le gouvernement avait son nez dans tout. Un vent de liberté et de libéralisme dans les marchés a soufflé en Angleterre et, au lieu d’être un des pays les moins performants dans toute l’Europe, c’est devenu un des pays les plus performants.»
Des propos déformés ou pris hors contexte, comme a tenté d’expliquer Karl Bélanger, le bras droit du chef du NPD? Non, Mulcair faisait alors consciencieusement son travail partisan d’opposition à un projet péquiste. Si le projet en question était allé dans le sens d’une déréglementation, il aurait probablement fourni un autre exemple (la Suède? Kennedy?) et martelé là aussi que «ça ne marche pas».
L’auteur du Courage de ses convictions serait donc ni de gauche ni de droite mais plutôt pragmatique ou opportuniste? Ou il a évolué? Tout le monde a le droit de changer d’idées, mais on parle ici d’un changement de cap de 180 degrés!
Un de mes anciens profs, maoïste, avec qui j’ai eu plus d’une prise de bec à l’Université Laval, est aujourd’hui l’économiste très conservateur d’une grande banque allemande. Plusieurs commentateurs de droite et même Pierre Karl (Marx) Péladeau racontent avoir déjà été très à gauche.